La recherche au Lacito
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Aspect et temps : description(s) et théorie(s) (jusqu'à fin 2008)
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Typologie et changement linguistique (Archives)
- Préverbation (jusqu’à fin 2008)
- Typologie aréale de l’Eurasie du Nord (jusqu’à fin 2007)
- Coordination et subordination (2001-2006)
À l’heure actuelle, les différentes approches, souvent proches et concurrentes à la fois, divergent aussi bien sur la méthode que sur les conceptualisations adoptées et les modes de représentation formelle proposés. On sera donc amené à examiner un certain nombre de travaux existants tant du point de vue théorique que descriptif, et à confronter les modèles de la théorie linguistique proposée aux données de langues aussi diverses que possible.
Les notions d’”aspect” et de “temps” qui transcendent le système grammatical des langues, se réalisent différemment dans chacune d’entre elles, selon des catégories spécifiques et avec des procédés morphosyntaxiques différents, qui se trouvent souvent en interaction avec les modes d’action (Aktionsarten) et la modalité d’une part, et le lexique verbal, la quantification et les expressions adverbiales, d’autre part. Il va de soi que, dans ces conditions, les mécanismes qui sous-tendent le domaine aspecto-temporel dans son interaction avec le domaine modal et le lexique, sont parfois fort complexes à appréhender.
À partir de l’analyse de phénomènes qualifiés d’aspectuels et/ou de temporels, on mènera une réflexion commune sur la construction d’une valeur aspectuelle à partir d’une forme grammaticale et plus généralement sur la catégorisation grammaticale, sémantique, voire cognitive selon les langues et les cultures. Il est évident que si nous voulons aboutir à une typologie de l’aspect et du temps à travers la diversité des langues, la mise en place d’un système de primitives conceptuelles est un préalable théorique permettant une réelle comparaison interlangues. On s’interrogera ainsi sur :
● la pertinence d’une trichotomie état/processus/événement (cf. Comrie ; Mourelatos ; Lyons ; Desclés & Guentchéva…) comme opposition fondamentale dans le traitement des phénomènes aspectuels face à une dichotomie état/événement (cf. Kamp ; Koseska-Toszewa & Mazurkiewicz ; Benett…) souvent utilisée dans de nombreux travaux ;
● le statut des intervalles de validation comme moyen de la représentation sémantique des valeurs aspectuelles ;
● le statut précis de la notion de borne qui est fortement sollicitée pour établir une distinction entre situation bornée et situation non bornée.
L’analyse des données de langues diverses nous permettra de mettre à l’épreuve la pertinence des notions élémentaires, afin de dégager les primitives sémantiques qui sont constitutives des catégorisations opérées dans une langue ou un groupe de langues.
Séminaires passés
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jeudi 12 juin 2008 de 14h à 16h, salle 311
Injoo Choi-Jonin (Professeur à l’Université de Toulouse le Mirail) – Parfait en coréen
Il est fréquent d’observer dans beaucoup de langues qu’une même marque représente à la fois l’aspect résultatif, l’aspect accompli et le temps passé. Le terme « parfait » désigne généralement cette marque.
Le coréen dispose d’un suffixe verbal aspectuo-temporel –as’, que les manuels de grammaire coréenne signalent comme une marque du temps passé, à l’aspect accompli. Combiné avec certains prédicatifs, ce suffixe indique effectivement l’antériorité d’un événement par rapport au moment de l’énonciation ; l’accent est mis dans ce cas sur l’accomplissement d’un procès dans le passé. Or, le même suffixe peut également être utilisé pour mettre en relief un état résultant d’un procès accompli, lequel état étant présent au moment de l’énonciation. Un cas semblable se trouve aussi en français ; on peut dire Tiens ! Il a neigé, en découvrant un paysage enneigé ; pour représenter la même situation, le verbe coréen équivalent à neiger doit être accompagné du suffixe –as’. L’emploi du suffixe dit accompli en coréen est cependant plus large que celui du passé composé en français. En effet, un état qui ne suppose a priori aucun procès préalablement accompli peut être décrit à l’aide du suffixe –as’ : dans un énoncé équivalent à Il ressemble à son père, le verbe coréen doit être flanqué de ce suffixe. Ce type d’emploi ne s’explique aisément ni par la valeur temporelle « passé », ni par la valeur aspectuelle « accompli ». Enfin, le suffixe en question peut également être utilisé dans un récit comme « passé narratif ».
Afin de rendre compte des différentes valeurs du suffixe –as’ en coréen, il me semble particulièrement éclairant de distinguer, à la suite de Creissels (1999), statif, statif-résultatif, antérieur et antérieur-rémanent. Par ailleurs, selon Lee Ki-Kap (1982), le morphème –as’ proviendrait de la contraction de la forme verbale périphrastique –a is’ta, utilisée en coréen contemporain pour exprimer un état résultant d’un procès. Cette dernière aurait vu restreindre ses emplois, à cause de la création du premier, après le 16e siècle. Si cette explication historique est juste, on comprend mieux comment un même suffixe peut être utilisé à la fois pour exprimer les différentes valeurs brièvement décrites ci-dessus. Ceci étant, il conviendra de préciser aussi la distribution entre la forme verbale périphrastique –a is’ta et le suffixe verbal –as’, pouvant exprimer tous deux l’état résultant d’un procès. La présente étude montrera par ailleurs que le suffixe –as’ en coréen illustre parfaitement le processus diachronique du parfait (cf. Benveniste 1966) et la théorie universelle aspectuo-temporelle proposée par Bybee et Dahl (1989).
Références
Benveniste, E. (1966), Les relations de temps dans le verbe français, Problèmes de linguistique générale I, Paris : Gallimard.
Bybee, J. & Ö. Dahl (1989), The creation of tense and aspect systems in the languages of the word, Studies in Language 13.1: 51-103.
Creissels, D. (1999), Parfait et statif en Tswana, Cahier Chronos 4, La modalité sous tous ses aspects, Amsterdam : Editions Rodopi, 185-202.
Lee, Ki-Kap (1982, écrit en coréen), Etude historique des suffixes –a et –ko, In : Nam Ki-Sim & Ko Young-Kun (eds), La sémantique de la syntaxe en coréen, Séoul : Editions Tap. -
15 avril 2008
Gilles Authier (INALCO) – Un (ou deux) aoriste(s) en turc et azéri -
10 janvier 2008
Lionel Galand – L’aoriste en berbère -
15 mai 2007, conjointement avec le groupe ’Typologie de l’aire Caucase, Iran, Anatolie’ de l’INALCO (resp. Anaïd Donabédian et Gilles Authier)
Alain Christol (Rouen) – Le domaine du subjonctif en védique et en latin
Gilles Authier (INALCO) – Le domaine de l’optatif/subjonctif en azéri (et turc) et en persan (et tat) -
13 mars 2007
Vladimir Plungian (Université de Moscou) – Vers une typologie du passé. -
13 février 2007
Margaret Dunham – Autour du parfait en langi -
23 janvier 2007
Linda Bellasene – Analyse d’un marqueur aspectuo-temporel en kabyle : le cas de la particule ad -
30 octobre 2006
Marijana Petrovic-Rignault – Le préverbe -do en vallaque (roumain de Serbie)13 juin 2006
Jacqueline Leroy – Concordance modo-temporelle en mankon (langue bantou des Grassfields)9 mai 2006
Danh Thanh Do-Hurinville – Etude de da et dang. Ordre des procès et localisation temporelle en vietnamien. Comparaison avec le français7 mars 2006
Estella Del Bon – Temps vs Aspect : problème de définition des trois prétérits du cachemiri7 février 2006
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Ibrahim Aydogan – Temps verbaux du kurde6 décembre 2005
Catherine Taine-Cheikh – Les formes d’aoriste et d’aoriste intensif en berbère : entre aspect et mode6 juin 2005
Nicolas Tournadre – Typologie des aspects verbaux : introduction au modèle ‘Configuration et Perspective’9 mai 2005
Catherine Taine-Cheikh – Le système aspectuel et l’expression grammaticalisée du futur en arabe18 avril 2005
Christiane Pilot-Raichoor – Temps et aspect en badaga7 mars 2005
Samia Naïm – L’aspect grammatical et l’aspect lexical dans quelques dialectes arabes1er février 2005
Laurence Goury – Créole en Guyane3 janvier 2005
Margaret Dunham – L’aoriste en langi25 octobre 2004 (??)
Alexandre François – L’Aoriste en mwotlap : Problèmes de polysémie aspectuelle8 octobre 2004
Anne Daladier – Quelques remarques sur la morphosyntaxe et l’ontologie des TAM en amwi14 juin 2004
Zlatka Guentchéva – L’aoriste en bulgare
Gulia Ramazanova – L’aoriste en azéri28 mai 2004
Catherine Taine-Cheikh – La théorie de l’aspect verbal chez David Cohen