14ème colloque d’ISOLA | 5-8 juillet 2023, Paris, France

Humains et non-humains dans les arts de la parole en Afrique: Narrativités et poétiques environnementales à l’aube de la crise climatique

Les derniers rapports sur les conséquences du réchauffement planétaire par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous placent une fois de plus devant l’urgence de changer la relation au vivant des sociétés industrielles. Parus en même temps que la propagation de la pandémie de la Covid‑19, ces rapports[1] ont conforté les appels à la responsabilité adressés de longue date aux pouvoirs politiques et économiques, tant par des chercheuses et chercheurs que par des activistes écologistes. Le slogan « il n’y a pas de planète B » attire l’attention sur les modifications climatiques extrêmes et les risques pour la survie des humains, des animaux et de l’environnement. Les données scientifiques impliquent l’urgence d’agir pour orienter les économies contemporaines vers une reconversion éco-climatique et sociale incluant la diminution drastique de l’exploitation du monde et des personnes, dans le respect des écosystèmes. Les litiges portant sur la relation entre les intérêts économiques, environnementaux et sociaux prennent de l’ampleur et les responsables des désastres écologiques sont mis en cause. Il semble que l’on soit à un tournant avec la condamnation en mai 2021 de Shell pour la pollution au Nigeria et celle de l’État français en février 2021 pour son inactivité en matière de changement climatique. Pour utiliser une métaphore animalière, il faut retenir qu’« un loup reste un loup » et que la reconversion vers la durabilité des industries et des États peut se révéler éphémère et peu incisive, d’autant plus dans une situation de guerre comme celle ayant éclaté en Europe de l’Est en 2022.

Cependant, la relation au monde que l’on peut qualifier de « colonialiste », du fait d’hommes qui se pensent « maîtres et possesseurs de la nature » selon les mots de Descartes, menant à l’épuisement de ressources perçues comme illimitées, n’est ni partagée par tous ni de tous temps. Les chants du rituel lamal chez les Samburu du Kenya[2] comme le conte bien connu en Afrique de l’Ouest du chasseur trop adroit orientent par exemple la pensée vers une relation aux êtres vivants et aux forces/objets géophysiques moins prédatrice du monde. Comment des productions orales de ce type peuvent-elles prendre sens dans les préoccupations environnementales actuelles ? Faut-il repenser les analyses du passé, souvent allégoriques (Iheka 2018), sur les éléments géo/zoo/étho/biologiques des littératures orales ? Quelle inspiration peuvent fournir les productions orales pour le renouveau des études africaines sur la relation entre l’art de la parole et l’environnement naturel ? Et quelle inspiration pour la pensée et les pratiques des sociétés industrielles en Afrique et ailleurs face à la crise climatique à laquelle nous sommes confronté.e.s ?

Depuis les années 1990, les études en écocritique (ecocriticism) puis le courant écopoétique, mettant en avant l’esthétique littéraire liée aux discours sur le vivant, se sont penchés sur la problématique environnementale. Ces nouvelles approches littéraires accordent une attention accrue aux récits qui remettent en question une pensée trop anthropocentrique et déconstruisent la relation nature/culture et les notions d’altérité et de nature « sauvage », trop fermement posées, notamment par les approches structuralistes (par exemple Barry 2009, Descola 2011, Garnier 2022, Ijeka 2018, Iovino et Oppermann 2012, Schoentjes 2015, Posthumus 2013). Encore très ancrée dans les productions écrites, l’écopoétique commence à s’ouvrir à ce que représente l’oralité dans l’expérience vécue des environnements : les sons, les couleurs et les mouvements, l’attention sensible portée aux lieux et aux relations, et les connaissances s’y construisant (Bourlet, Lorin et Morand 2020)[3].

Le 14ème colloque d’ISOLA « Humains et non-humains dans les arts de la parole en Afrique. Narrativités et poétiques environnementales à l’aube de la crise climatique » se propose d’investiguer les littératures orales en Afrique et dans la diaspora par la perspective de plusieurs approches qui posent au centre de la recherche les rapports entre les arts de la parole et l’environnement.


Pour plus d’informations – frais d’inscription, adhésion, transports, logement et autres modalités du colloque –, veuillez consulter le site internet du colloque : https://isola-14.sciencesconf.org.

Contact : isola.conference14@gmail.com

La conférence débutera le mercredi 5 juillet à 13h et se terminera le vendredi 7 juillet avec le dîner de gala.

 

COMITÉ D’ORGANISATION ET COMITÉ SCIENTIFIQUE

Comité d’organisation

Sandra Bornand, chargée de recherche (LLACAN, CNRS-INALCO)

Hermelind Le Doeuff, doctorante (LACITO, CNRS-Sorbonne Nouvelle)

Philippe Glâtre, doctorant (LACITO, CNRS-Sorbonne Nouvelle)

Cécile Leguy, professeure (LACITO, CNRS-Sorbonne Nouvelle-INALCO)

Daniela Merolla, professeure (LACNAD, INALCO)

Katell Morand, maîtresse de conférences (Université Paris Nanterre)

Responsable du colloque pour ISOLA : Akintunde Akinyemi, University of Florida, Gainesville (USA), Vice-Président.

 

Comité scientifique

 

Akintunde Akinyemi (University of Florida, États-Unis)

Elara Bertho (LAM, CNRS, France)

Julien Bondaz (Université Lumière Lyon 2, France)

Sandra Bornand (LLACAN, CNRS, France)

Alice Degorce (IMAF, IRD, France)

Xavier Garnier (Université Sorbonne Nouvelle & Institut universitaire de France)

Giovanni Gugg (Université « Federico II », Naples, Italie)

Benoît Hazard (IIAC, CNRS, France)

Éric Jolly (IMAF, CNRS, France)

Maëline Le Lay (THALIM, CNRS, France)

Cécile Leguy (Université Sorbonne Nouvelle, France)

Christine Le Quellec-Cottier (Université de Lausanne, Suisse)

Tendai Mangena (Great Zimbabwe University, Zimbabwe)

Daniela Merolla (LACNAD, INALCO, France)

Katell Morand (Université Paris Nanterre/CREM-LESC, France)

Ghirmai Negash (Ohio University, Etats-Unis)

Rose Opondo (Moi University, Eldoret, Kenya)

Annachiara Raia (Leiden University, Netherlands)

Paulette Roulon-Doko (LLACAN, CNRS, France)

Mohand Akli Salhi (Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie)

Alain Sanou (Université Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso)

Antoinette Tidjani Alou (Université Abdou Moumouni, Niger)

Jacomien van Niekerk (University of Pretoria, Afrique du Sud)

Felicity Wood (University of Fort Hare, Alice, Afrique du Sud)

Séminaire Jeux de langage

Séminaire “Jeux de langage  2022”

 

La prochaine séance de séminaire se tiendra en distanciel, le mardi 25 octobre 2022 de 14h à 16H30

Ce séminaire est organisé grâce à l’initiative de (et avec la coopération de) Félix Danos, postdoctorant ICAR (ENS Lyon, CNRS), chercheur associé au Cerlis.

Notre invité sera Simon LEVESQUE, UQUAM, Montréal.

Titre de la présentation :

Littérature et anthropologie, C. S. Peirce et l’indexicalité.

Résumé :

Après avoir introduit largement les rapports entre littérature et anthropologie, Simon Levesque se concentrera sur la notion d’indexicalité telle qu’on l’entend (un peu différemment) en sciences sociales et en études sémiotiques, ce qui le conduira à discuter d’un ou de plusieurs cas précis tirés de l’ethnographie (publiée dans la collection Terre humaine).

La présentation sera suivie d’une discussion.

On parle de nous : CNRS focus 2022 sur l’anthropologie

La direction de l’InSHS a validé le principe d’un focus sur l’anthropologie durant l’année 2022. L’objectif de ce focus est d’offrir plus de visibilité aux recherches en anthropologie et de donner à voir la diversité des approches et des travaux qui font la richesse de cette discipline. https://www.inshs.cnrs.fr/fr/lanthropologie-en-partage

Notre collègue Isabelle Leblic a relayé les initiatives du Lacito en matière d’anthropologie et fait partie des anthropologues sélectionnées dans le cadre de la journée internationale des femmes et des filles de sciences (11 février)  pour illustrer les “Femmes en science” : https://twitter.com/INSHS_CNRS/status/1493209868752363520

Séminaire Jeux de langage 2021-2022

Détails et organisation

Janvier-mai 2022

  1. Anthropologie linguistique et sociolinguistique (Nathaniel Gernez, discutant des deux séances)

11 janvierNathaniel Gernez – Univ. de Bordeaux : Enquête en anthropologie linguistique, en Tanzanie et au Kenya.
Une anthropologie sociale et linguistique des pratiques plurilingues : registres et procédés de mise en échelle lors d’une interaction à Bungoma, Kenya.

25 janvierFélix Danos – Icar, Univ. de Lyon : Enquête en sociolinguistique dans le bourbonnais français.
« Le patois net et simple » : Qualia du parler, langue, temps et territoire dans le Sud-Est de l’Allier.

  1. Anthropologie linguistique et poétiques

2.1 Littératures orales et art verbal (par extension : «Formes théâtrales et musicales»)

8 février : Katell Morand – MCF, Univ de Nanterre : Enquêtes ethnomusicologiques en Ethiopie
Un art chanté de la guerre : conflit et circulations poétiques en Ethiopie du Nord

8 mars (date à confirmer) : Alice Fromonteil – Credo, Univ. D’Aix-Marseille : N’est pas rêveur qui veut. La mise en scène et en récit des rêves à ‘Uvea (Wallis, Polynésie occidentale)

2.2 Poétiques de la résistance

22 marsLaure Carbonnel – Institut Historique Allemand (Paris) : Enquête sur les divertissements bouffons au Mali

29 mars  : Samia Khichane – Post-doc, EHESS : Les voix/voies de l’injure dans le mouvement Hirak algérien

 

  1. Anthropologie linguistique : langage et altérité

12 avril : Camille Riverti – ATER post doc EHESS : Enquête d’anthropologie linguistique dans les Andes péruviennes

19 avril  : Urmila Nair – Membre affiliée au Lacito : Enquêtes sur les problématiques de la traduction en anthropologie linguistique.

 

  1. Séminaire de clôture (1 séance de synthèse à partir d’un exposé + discussion)

10 mai : Suzanne Gruca – Cerlis, Paris 5 : Enquête d’anthropologie linguistique et d’ethnomusicologique en Argentine.

& Discussion de clôture.

 

Aller au contenu principal