[TACOL] M. Khachaturyan, Contact-induced variation in reflexivity marking: convergence, divergence and social meaning

Séminaire Terrains, Analyse et COmparaison des Langues (TACOL)

The next session of our TACOL seminar will take place on Monday, May 22 at 2:30 pm, on site (meeting room 311, CNRS Villejuif Campus) and on Zoom.

 

We will have the pleasure to listen to Maria Khachaturyan (postdoc, University of Helsinki)..

Title of presentation:

Contact-induced variation in reflexivity marking: convergence, divergence and social meaning

Abstract:

It is commonly assumed in language contact studies that languages spoken by multilinguals become more like one another, which leads to long-term convergence between the languages. This does not lead to a sweeping linguistic uniformity, however: there is still an incredible linguistic diversity across the world’s languages. This diversity is partly due to an opposite process — the process of diversification of neighboring languages which was called “neighbor opposition” (Evans 2019).
However, while the results of convergence and diversification are rather well studied, little is known about the complex and contradictory process of convergence and divergence and the role of social factors in it.
In this talk, I present my ongoing study of language contact between the Mano and the Kpelle languages of Guinea and show how, despite the potential of convergence, languages remain distinct. Focusing on variation in reflexive marking, an additional question I raise concerns differences in domains affected by convergence and divergence.
Specifically, I discuss whether contact-induced variation in grammatical patterns can have social meaning on a par with linguistic features with concrete exponents, such as phonetic, morphological or lexical variables.

L’expression de la parentalité dans les arts de la parole en Afrique. Cécile Leguy.

Réservée au départ au vocabulaire spécialisé de la psychologie et des sciences sociales, la notion de parentalité est largement utilisée aujourd’hui pour désigner les fonctions et les pratiques parentales. Elle permet plus précisément de bien distinguer le fait d’être parent, au sens biologique du terme, des fonctions parentales, qui peuvent ne pas être assumées par les géniteurs ou par eux seuls, selon les situations et les sociétés.

De nos jours, en Afrique, ces nouvelles données que sont l’urbanisation, le développement de la scolarisation, la migration de travail des enfants ou les déplacements de population ont des répercussions sur la manière dont est vécu le partage de ces fonctions parentales, créant parfois des tensions dans les familles.

Notre attention s’est concentrée, dans cet ouvrage, sur la manière dont la parentalité est mise en scène dans les arts de la parole et nous avons cherché à évaluer dans ce domaine les relations entre normes et pratiques. En effet, si la littérature, orale ou écrite, exprime souvent des idéaux, son pouvoir subversif lui permet également de faire entendre des positions ou des avis qui ne sauraient se dire autrement et qui peuvent s’opposer aux normes.

Les différents genres étudiés, dans les contextes ouest et centre-africains, invitent ainsi non seulement à réfléchir sur l’expression des relations parentales, mais aussi à envisager le rôle que peuvent jouer ces pratiques langagières que sont le roman, le conte, la poésie ou la composition des noms sur les représentations des relations parents/enfants, voire sur la configuration de ces relations elles-mêmes.

 

Table des matières

  • IntroductionCécile LEGUY
  • 1. Règles de parenté et extension de la parentalité dans Le Fruit défendu, roman d’Ahanda Essomba, Marie-Rose ABOMO-MAURIN
  • 2. L’oncle utérin, un parent toujours possible des contes gbaya de Centrafrique, Paulette ROULON-DOKO
  • 3. Images maternelles dans la chanson populaire urbaine burkinabè, Alice DEGORCE
  • 4. L’expression de la parentalité dans les chants d’excision chez les Tagba de Mahon (Burkina Faso), Mori Edwige TRAORÉ
  • 5. Pratique langagière, pratique parentale. L’éloge d’enfants en pays zarma (Niger), Sandra BORNAND
  • L’enfant jeté. Cartographie relationnelle d’un conte merveilleux ouest-africain, Klaus HAMBERGER
  • 7. Dire et « faire » la relation parentale. De la nomination ordinaire chez les Bwa (Mali), Cécile LEGUY
  • 8. Démesure de la parentalité dans le mvet Ekang, poésie épique d’Afrique centrale, Angèle Christine ONDO
  • 9. Oralité poétique et sacralité de la parenté en milieu wolof (Sénégal), Abdoulaye KEÏTA

 

LEGUY Cécile (dir.), 2019, L’expression de la parentalité dans les arts de la parole en Afrique, Paris: Karthala, 250 p.

Paru le 28 janvier 2019

Façonner la parole en Afrique de l’Ouest – Cécile Leguy (2019)

Façonner la parole en Afrique de l’Ouest
Cécile Leguy

Se dépayser dans une autre culture bien loin de la sienne, découvrir de façon vivante de nouveaux modes de communication et de sociabilité, tout cela sans voyager ? C’est le pari proposé au lecteur par la collection « Entendre la voix des autres », dirigée par la célèbre anthropologue britannique, Ruth Finnegan. La cible privilégiée en est le public lycéen ou étudiant, mais cette collection s’adresse plus largement à toute personne soucieuse de s’ouvrir un tant soit peu au monde.

Dans ce volume, en dix-huit alertes petits chapitres, Cécile Leguy, professeur d’anthropologie linguistique à la Sorbonne-Nouvelle, embarque avec elle son lecteur au Mali, chez les Bwa où elle a fait de longs séjours d’étude. En une série de brèves anecdotes autobiographiques, relatées sans façon dans une langue simple et claire, elle fait partager ses expériences d’« étrangère ingénue » à qui se révèlent, au fil de la vie quotidienne, d’autres façons de penser et de dire, la laissant entre perplexité et émerveillement. Ces découvertes successives la conduiront insensiblement à s’intégrer dans cette nouvelle civilisation pour laquelle elle professe un profond attachement. A partir de ces situations ordinaires, le lecteur est invité à découvrir par son intermédiaire ce qui, dans cette société, s’échange vraiment, en filigrane des mots, révélant ainsi toute la riche complexité et la délicatesse de cette culture verbale. (Jean Derive, Professeur émérite de littérature comparée)

 

LEGUY Cécile, 2019, Façonner la parole en Afrique de l’Ouest, Londres: Balestier Press (coll. Entendre la voix des autres), 132 p.

Paru le 31 octobre 2019

Samia Naïm | Ru‘yat al-Yaman, bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī

Samia Naïm (transcription, édition et introduction de)
al-yamanRu‘yat al-Yaman, bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī [Vision du Yémen entre Habshûsh et Halevy]

 

Extrait du compte rendu de A.L. Udovitch (Annales, Histoire, Sciences Sociales 49-4 de 1994) consultable sur Persee :

Voici un texte remarquable qui a connu une histoire non moins remarquable. Depuis le XVIIIe siècle au moins, les relations de voyage de savants et d’aventuriers européens ont constitué une source majeure de nos connaissances sur le Yémen et sur son passé pré-islamique. Le livre dont il est question ici est bien une relation de voyage, mais son auteur n’est pas un voyageur étranger. Il s’agit au contraire d’un juif indigène qui n’a jamais quitté sa terre natale. Chaudronnier à Sana’a, et lettré, Hayyim Habshûsh fut le guide et le compagnon de voyage de l’orientaliste français Joseph Halevy qui séjourna au Yémen en 1869-1870, à la recherche d’inscriptions sabéennes pré-islamiques. Ce n’est que vingt-trois ans plus tard, en 1893, que H. Habshûsh, à la demande d’un autre chercheur européen étudiant les inscriptions anciennes, coucha sur le papier ses souvenirs d’une expéditions extraordinaire dans les coins les plus inaccessibles du Yémen oriental. […]

NAÏM Samia, 1992, (transcription, édition et introduction de) Ru‘yat al-Yaman bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī [Vision du Yémen entre Habshûsh et Halevy], Sanaa, Centre yéménite d’étude et de recherche, 207 p.

Publié en 1992

Samia Naïm | Hayîm Habshûsh, Yémen

Samia Naïm (traduction de l’arabe yéménite et présentation de)
Hayîm Habshûsh, Yémen

 

Guider un rabbin français, spécialiste de l’épigraphie, à la recherche d’inscriptions anciennes à travers le Yémen : telle est l’aventure vécue en 1870 par Hayîm Habshûsh, chaudronnier juif de Sanaa. En “domestique” impertinent, il relate ici avec verve les multiples péripéties de ce voyage.

[Extrait] Je me rendis aux ruines, dans l’espoir d’y trouver des inscriptions. Il y en avait suffisamment et je les relevai. Trois ou quatre heures plus tard, je découvris une curieuse pierre allongée, couverte d’inscriptions. Je m’assis au pied du pan de mur qui portait cette pierre et me mis à l’œuvre. J’étais totalement absorbé par mon travail lorsque j’entendis un Bédoin qui me cherchait. Il criait : « Le Juif ! Le Juif ! » Il se trouvait en face de moi mais il ne s’en était pas aperçu. Je dissimulai mon cahier et mon crayon dans le creux de mon aisselle, puis je me redressai et dis : « Que me veux-tu ? » « Que fais-tu ici ? » dit-il. « Je ne fais que dormir », répondis-je. « Allez, viens, reprit-il. Les tribus ont attaché ton compagnon, ils veulent le tuer. Nous te cherchons depuis longtemps ! » Je regardai de loin la porte de la citadelle où s’étaient réunis plusieurs hommes de tribus, et je vis qu’ils avaient capturé mon maître et saisi son cahier. Je craignis aussitôt pour les copies que j’avais sur moi, et je me retournai comme si je voulais faire mes besoins. Puis je fis semblant d’être à la recherche de quelques pierres pour m’essuyer, afin de pouvoir cacher mes copies. Je trouvai l’endroit propice et les dissimulai entre deux pierres.

NAÏM Samia, 1995, (traduction de l’arabe yéménite et présentation de) Hayîm Habshûsh, Yémen, Arles, Actes Sud (Terres d’aventure), 210 p.

Publié en septembre 1995 (réédité en 1998)

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