Samia Naïm | Ru‘yat al-Yaman, bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī

Samia Naïm (transcription, édition et introduction de)
al-yamanRu‘yat al-Yaman, bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī [Vision du Yémen entre Habshûsh et Halevy]

 

Extrait du compte rendu de A.L. Udovitch (Annales, Histoire, Sciences Sociales 49-4 de 1994) consultable sur Persee :

Voici un texte remarquable qui a connu une histoire non moins remarquable. Depuis le XVIIIe siècle au moins, les relations de voyage de savants et d’aventuriers européens ont constitué une source majeure de nos connaissances sur le Yémen et sur son passé pré-islamique. Le livre dont il est question ici est bien une relation de voyage, mais son auteur n’est pas un voyageur étranger. Il s’agit au contraire d’un juif indigène qui n’a jamais quitté sa terre natale. Chaudronnier à Sana’a, et lettré, Hayyim Habshûsh fut le guide et le compagnon de voyage de l’orientaliste français Joseph Halevy qui séjourna au Yémen en 1869-1870, à la recherche d’inscriptions sabéennes pré-islamiques. Ce n’est que vingt-trois ans plus tard, en 1893, que H. Habshûsh, à la demande d’un autre chercheur européen étudiant les inscriptions anciennes, coucha sur le papier ses souvenirs d’une expéditions extraordinaire dans les coins les plus inaccessibles du Yémen oriental. […]

NAÏM Samia, 1992, (transcription, édition et introduction de) Ru‘yat al-Yaman bayna Habʃūʃ wa-Hālīvī [Vision du Yémen entre Habshûsh et Halevy], Sanaa, Centre yéménite d’étude et de recherche, 207 p.

Publié en 1992

Samia Naïm | Hayîm Habshûsh, Yémen

Samia Naïm (traduction de l’arabe yéménite et présentation de)
Hayîm Habshûsh, Yémen

 

Guider un rabbin français, spécialiste de l’épigraphie, à la recherche d’inscriptions anciennes à travers le Yémen : telle est l’aventure vécue en 1870 par Hayîm Habshûsh, chaudronnier juif de Sanaa. En “domestique” impertinent, il relate ici avec verve les multiples péripéties de ce voyage.

[Extrait] Je me rendis aux ruines, dans l’espoir d’y trouver des inscriptions. Il y en avait suffisamment et je les relevai. Trois ou quatre heures plus tard, je découvris une curieuse pierre allongée, couverte d’inscriptions. Je m’assis au pied du pan de mur qui portait cette pierre et me mis à l’œuvre. J’étais totalement absorbé par mon travail lorsque j’entendis un Bédoin qui me cherchait. Il criait : « Le Juif ! Le Juif ! » Il se trouvait en face de moi mais il ne s’en était pas aperçu. Je dissimulai mon cahier et mon crayon dans le creux de mon aisselle, puis je me redressai et dis : « Que me veux-tu ? » « Que fais-tu ici ? » dit-il. « Je ne fais que dormir », répondis-je. « Allez, viens, reprit-il. Les tribus ont attaché ton compagnon, ils veulent le tuer. Nous te cherchons depuis longtemps ! » Je regardai de loin la porte de la citadelle où s’étaient réunis plusieurs hommes de tribus, et je vis qu’ils avaient capturé mon maître et saisi son cahier. Je craignis aussitôt pour les copies que j’avais sur moi, et je me retournai comme si je voulais faire mes besoins. Puis je fis semblant d’être à la recherche de quelques pierres pour m’essuyer, afin de pouvoir cacher mes copies. Je trouvai l’endroit propice et les dissimulai entre deux pierres.

NAÏM Samia, 1995, (traduction de l’arabe yéménite et présentation de) Hayîm Habshûsh, Yémen, Arles, Actes Sud (Terres d’aventure), 210 p.

Publié en septembre 1995 (réédité en 1998)

Jean-Léo Léonard & Samia Naïm (eds)

Jean-Léo Léonard (IUF & Université Paris 3, UMR 7018) & Samia Naïm (eds)
Base articulatoire arrière / Backing and Backness

Phonological typology is a leading field in empirical linguistics today. It owes this privilege to a rich tradition of theoretical research on the sound patterns of language, and to a number of significant cross-linguistic comparative studies, based on databases such as UPSID, the WALS, etc. However, many domains of inquiry still await more detailed study within a typological framework, such as postvelar articulations, gesture coordination of gutturals and glottals within onsets and nuclei, emphatic articulations, the nature of breathiness and creakiness – in other words, voice quality and its sources and function in different languages. The laryngealist theory for proto-Indo-European has seldom been revisited on cross-linguistic grounds, and most consonant inventories defined nowadays as typologically creaky or breathy were until recently considered to be “glottalized” or “aspirated”. Discrete postvelar segments and/or glottalic features, although rare in European languages, do occur in a wide array of languages and language families, including Afro-Asiatic, Caucasian, Mayan, Totonacan, Altaic, Chukchi-Kamchakan, etc. Scholars such as André Martinet or Hagège & Haudricourt used to point out in their comparative or synchronic essays that languages tend towards what they called an “articulatory basis”; such as a fronting or palatal tendency, e.g. in modern Indo-European languages. This hypothesis is typically one that should be scrutinized, focusing more attention on languages that display tendencies towards a “back(ing) articulatory basis”, in order not only to examine what happens in the postvelar articulatory area and the glottis, but also to challenge feature theory – we prefer here to use postvelar instead of prevelar, in terms of continuity within the oral cavity, from the lips to the epiglottis.

This volume was originally designed as the proceedings from the Paris International Conference on Backing & Backness in Phonology (Institut Universitaire de France – Paris 3 UMR 7018 & LACITO-CNRS), may 2012. It progressively became an essay on Backness & Resonance, from a theoretical as much as from an empirical standpoint. The reader will be provided with plenty of linguistic data on a wide array of unrelated languages, critical insights on phonological backness, and a polyphony of theoretical and descriptive models, far beyond from a mere survey of data.

Contents / Sommaire

I. Théorie, modélisation, épistémologie / Theory, models, epistemology

Chris Golston & Wolfgang Kehrein, A prosodic theory of laryngeal timing
Joaquim Brandão de Carvalho, Why there is no backness. The case for dismissing both [coronal] and [dorsal] Jean-Pierre Angoujard, Pourquoi il n’y a pas de pharyngalisation
Daniel Petit, La théorie des laryngales et la reconstruction indo-européenne
II. Typologie phonologique: granularité et complexité / Typological Complexity (or fine grained typology)

John Colarusso, The Typology of the Gutturals
Geoffrey Khan, Phonological Emphasis in North-Eastern Neo-Aramaic
Samia Naïm & Janet Watson, La corrélation occlusive laryngovélaire dans des variétés néo-arabes et sud-arabiques
III. Etudes de cas, approches empiriques / Case studies, empirical approaches

Marc-Antoine Mahieu, Distribution, réalisation et comportement morphophonologique des uvulaires dans les dialectes inuit
Jean-Léo Léonard, Gutturales et glottales comme indices pour une théorie de la racine en tchouktche-kamtchadal
Alain Kihm, De l’influence des gutturales perdues sur la formation des pluriels internes en maltais
Enrique L. Palancar, Aspiration in Northern Otomi and the relic of an old fortis/lenis contrast
IV. Perspectives méthodologiques / Methodological prospects

Barry Heselwood, Laryngeal closed quotient values in relation to the majhūr-mahmūs distinction in traditional Arabic grammar
Jean Léo Léonard, Cédric Gendrot & Gilles Polian, Laryngeal & Velar Correlates in Tseltal. A Quantum of variation
A. Colazo-Simon & B. Gautheron, Méthode de collecte de données acoustiques et physiologiques pour les variétés espagnole et maya parlées au Yucatán, Mexique
Antonia Colazo-Simon, Laryngalisation et tonie vocalique en maya

Léonard, Jean Léo & Naïm, Samia (eds), 2013, Base articulatoire arrière / Backing and Backness, Lincom (Studies in Phonology 01), 278 p.
[ISBN 9783862884636]

Publié début décembre 2013

Samia Naïm (sous la direction de)

La rencontre du temps et de l’espace. Approches linguistique et anthropologique

Présentation

Cet ouvrage s’attache à l’expression et aux manifestations simultanées du temps et de l’espace, en focalisant l’attention sur les faits de langue et de culture qui révèlent des transitions, des rencontres et des intersections entre ces univers notionnels. A partir de l’étude de langues (afro-asiatique, Niger-Congo, dravidienne, amérindienne…), de cultures et d’organisations sociales (rurale, citadine, nomade) pour l’essentiel non européennes, il participe au débat concernant l’orientation que peuvent prendre ces échanges.

Qu’en est il du processus d’emprunt métaphorique
qui, dans les langues européennes, paraît opérer de façon préférentielle de l’espace vers le temps?
Y-a-t-il des cultures moins “spatialisantes” que d’autres? Quelle place accorder aux facteurs énonciatifs et pragmatiques dans l’appréhension de la relation temps – espace?

C’est en prenant appui sur des formes variées de productions orales (récits d’itinéraires réels ou imaginaires, entretiens, fragments de littérature orale…) recueillies sur leurs terrains, que les contributeurs à cet ouvrage, linguistes et anthropologues, prennent part au débat.

Sommaire
  • S. Naïm : Présentation.
  • J.Ch Depaule : A force de marcher…A propos de déambulations descriptives.
  • C. Pilot-Raichoor : Temps et espace dans la ballade de Giriji Madi (Monts Nilgiri, Inde du sud).
  • I. Leblic : Le chronotope kanak. Parenté, espace et temps en Nouvelle‑Calédonie.
  • S. Naïm : Les cadres temporels du déplacement (parlers yéménites de la mer Rouge).
  • E. Adamou : Temps et espace en nasta (dialecte slave de Grèce).
  • V. de Colombel : Lieu, temps et déplacements dans la langue ouldémé
  • C. Taine Cheikh : Poésies d’itinéraire et itinéraires poétiques chez les nomades sahariens.
  • G. Guarisma : A propos de l’espace et du temps en bafia (langue bantoue du Cameroun).
  • E. Motte-Florac : Aux frontières des mondes ; espace et lieux, temps et moments dans la thérapeutique du susto au Mexique.
  • C. Chamoreau : Itinéraires narratifs en purepecha.
  • B.-F. Gérard : Les dieux ne sont plus… (Tahiti, 1970 – 2000).

NAÏM Samia (ed.), 2006, La rencontre du temps et de l’espace. Approches linguistique et anthropologique, Paris, Peeters, 267 p.

Publié en 2006

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CR de Jean-Louis Siran paru dans L’Homme 183, juillet-septembre 2007 : 213-216 (consultable Ici).

Samia Naïm | L’arabe yéménite de Sanaa

L’arabe yéménite de Sanaa

 

Son emplacement aux confins de l’aire arabophone, son isolement politico-économique et sa géographie accidentée font du Yémen une des régions les plus riches sur le plan dialectal. Historiquement, les parlers yéménites sont dits de type « bédouin », généralement plus conservateurs que les dialectes de type « sédentaire ». La situation linguistique actuelle montre un net déséquilibre entre les générations lié aux effets de la scolarisation. Cette étude repose sur des matériaux de première main recueillis sur le terrain. Une attention particulière est accordée aux usages sociaux de la génération non alphabétisée, auprès de laquelle des éléments d’un argot féminin aujourd’hui disparu ont été découverts.

NAÏM Samia, 2009, L’arabe yéménite de Sanaa, Leuven-Paris, Peeters (Les langues du monde 1), X-232 p.

Publié en octobre 2009

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