Lacito : l’image de la semaine en 2008 (html copie)

Accès aux autres années : 2007 – 2008 – 2009 – 2010 – 2011 – 2012 – 2013 – 2014 – 2015 – 2016 – 2017 – 2018

aa

photo Semaines du 22 décembre 2008 au 4 janvier 2009 to up

sanmarco

Pavage de la basilique Saint-Marc (Venise, Italie)

La basilique San Marco, à Venise, illustre ce que Patrick Geary a si bien décrit dans Le Vol des reliques au Moyen Âge (Aubier 1993). Deux marchands vénitiens vont à Alexandrie voler le corps de saint Marc, en 828 dit-on. Saint Marc remplace alors le patron local saint Théodore : leurs deux colonnes dominent encore la Piazzetta. L’actuelle basilique fut construite entre 1063 et 1094. Les mosaïques du sol, qui datent des 12e et 13e siècles, sont fragiles et constamment refaites : comme notre peau, le dessin et les couleurs survivent au travers de la destruction de chaque jour, grâce aux artisans qui chaque jour refont à l’identique – ou presque. A peine plus modestes que les ors des voûtes, les pavages de Saint Marc sont le plus extraordinaire témoignage d’une alliance entre dessin et couleur ; entre l’air dégagé et superbe, un peu snob , de la géométrie des courbes, et la puissance des coloris qui saisit toujours Venise.
Cette image illustre l’un des aspects du Projet « Histoire et Géographie des Couleurs, faits de langue et systèmes de communication » soutenu par l’ISCC et piloté par F. Jacquesson, Pascale Dollfus et Michel Pastoureau.

© François Jacquesson (CNRS-LACITO, juin 2008)

Lieu : Europe, Italie, Venise

aa

photo Semaine du 15 au 21 décembre 2008

femmeinuit

Femme inuit et son bébé (Nunavut, Canada, première moitié du XXe siècle)

Photo et textes sont extraits de l’exposition « Le corps et l’expression linguistique », organisée par le Lacito en 1990 : panneau Corps et espace chez les Inuit.
« Inuit est un ethnonyme aujourd’hui largement utilisé et qui tend à faire tomber en désuétude l’appellation Esquimaux/Eskimo. Inuit signifie « êtres humains ». Les Inuit, qui habitent les régions arctiques de la Sibérie, de l’Alaska, du Canada et au Groenland, sont actuellement un peu plus de 100.000. »

©Fonds d’archives “Revillon Paris” ; cliché anonyme – transformation en document numérique : Laurent Venot

Lieu : Amérique du Nord, Canada, Nunavut – Langue : inuktitut

aa

photo Semaine du 8 au 14 décembre 2008 to up

panneaux

Panneaux de signalisation (Paris, France)

L’actuelle rue Charlemagne, à Paris, s’appelait avant 1844 “rue des Prestres Saint-Paul”, et plus anciennement “rue des Poulies Saint-Paul” ; elle existe depuis le XIVe siècle. La rue du Prévôt est plus ancienne et a changé de nom aussi : c’était la “rue Percée”. Les indications gravées et encadrées, ou apposées sur des plaques de couleur bleu foncé lisérées de vert (lui-même rehaussé de blanc pour figurer le relief), ont parfois disparu et parfois s’accumulent. S’y ajoutent les indications plus modernes pour la circulation des véhicules ou des piétons. Cette image illustre l’importance des systèmes de couleur qui régissent de façon tentaculaire notre conduite publique, et souvent privée. C’est un aspect d’un Projet du LACITO, soutenu par l’ISCC : “Histoire et Géographie de la Couleur : faits de langue et systèmes de communication”, que dirigent P. Dollfus, F. Jacquesson et M. Pastoureau.

© François Jacquesson (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Europe, France, Paris

aa

photo Semaine du 1er au 7 décembre 2008 to up

motte

La motte, symbole du pouvoir militaire de l’an Mil (Guédelon, Bourgogne, France)

A l’entrée du chantier médiéval de Guédelon, on peut admirer la maquette au 1:10e d’une motte féodale. Ce type de construction en bois servait autant pour le guet et la défense, grâce aux fortifications qui l’entouraient, que de résidence, dans la partie donjonnée.
Les mottes, de construction facile et rapide, essaimèrent le long des routes commerciales aux XIe et XIIe siècles. Elles précèdaient les châteaux-forts.
Sur la photo, la motte est cernée par la végétation, ce qui aurait été impossible dans la réalité, car elle était construite sur une élévation artificielle rehaussant une hauteur naturelle, l’addition des deux permettant de surveiller toute la campagne environnante.
Dans la chronologie du chantier médiéval de Guédelon, il s’agit ici d’une motte de défense, antérieure à la construction du château fort.
Cette motte se différencie de la motte des bâtisseeurs, présentée ici.

© Anne Behaghel-Dindorf (CNRS-LACITO, 25 juillet 2008)

Lieu : Europe, France, Bourgogne – Informations supplémentaires : Wikipedia

aa

photo Semaine du 24 au 30 novembre 2008 to up

palmierahuile

Le palmier à huile, plante essentielle pour les Ngbaka (Centrafrique, 1987)

« Le palmier à huile,  (Elaeis guineensis JACQ), fait partie de la vie quotidienne des Ngbaka. Toutes les parties en sont exploitées pour une variété d’usages techniques (amadou, emballage ou récipient, outillage, réparation, cueillette, grimpage, piégeage, pêche, vannerie, conservation, habitat, mobilier, articles ménagers, vêtement, toilette, instruments de musique, jouets, ustensiles médicaux, excipients et préparations médicamenteuses…); l’ huile, le vin, les «tuiles», les rachis, les noix et les palmistes font l’objet d’une petite commercialisation. Il tient une part non négligeable dans l’alimentation avec l’huile, de consommation quotidienne abondante, et le sel de cendres de l’inflorescence mâle, ainsi que les noix dont le jus sert principalement pour la soupe. »

Cette photo est extraite de l’exposition « Nommer son milieu naturel », organisée par le Lacito en 1987 : panneau Les Ngbaka (1).

© Jacqueline M.C. Thomas (CNRS-LACITO)

Lieu : Afrique, Centrafrique – Langue : ngbaka

aa

photo Semaine du 17 au 23 novembre 2008 to up

lamin

Crémation à Lamin

     Lamin est un village war du Nongtalang situé sur la colline à l’opposé de Nongbareh (voir photo 1) dont les principaux clans fondateurs sont venus de Nongbareh pour cultiver les palmiers d’Arec (voir photo 2) et les lianes à feuille de Pan. La branche dialectale de Lamin, Amkoi et Nongbareh appartient au sous-groupe dialectal du Nongtalang mais présente des traits phonologiques et grammaticaux particuliers par rapport aux autres dialectes parlés dans les villages proches du Nongtalang. Les villages de cette branche ont également un trait particulier dans leurs rituels funéraires. Au cours de la crémation, les os du défunt ne sont pas retirés des cendres du site de crémation pour être transportés et isolés dans un cairn individuel à l’orée du village. Ils demeurent sur place et sont simplement recouverts de terre. A Amkoi ils sont déplacés et enterrés directement entre les racines d’un arbre du bosquet sacré (voir photo 3). A Lamin, une palissade de bambous protège les os contre les animaux de la forêt et permet aussi de les localiser pour la cérémonie secondaire du lum sh’iang, comme à Lamet, autre village môn-khmer au nord du Laos.
Comme on le voit ici, le bûcher est tout proche des grands arbres du bosquet sacré : derrière le bûcher, on voit un banian où s’adossent les gens. Ces grands arbres nourrissent les êtres que la crémation a libéré de leur corps terrestre dans le monde du sous-sol (voir photo 3) et les mettent en communication avec les autres êtres du sous-sol, notamment leur rivière et leurs ancêtres. Les hommes terrestres nourissent la base tra des arbres avec le sang et l’alcool du sacrifice. Tra désigne également l’origine, le fondement d’une lignée terrestre ou céleste. Les êtres du sous-sol pourvoient en descendance et en récoltes. Le séjour dans le monde du sous-sol doit permettre à l’être du sous-sol, réduit sur terre à ses os, de se purifier et de devenir enceint des semences des générations à venir du clan, avant de se libérer du statut d’ancêtre limité à sa maisonnée pour se fondre dans l’ancêtre du clan. Cette deuxième élévation dans l’ordre des êtres animés a lieu au cours de la cérémonie de lum sh’iang (voir les commentaires photo 4 et photo 5).
La pratique “d’ensemencement des os” d’un défunt dans la terre du bosquet sacré afin qu’ils produisent, comme les fleurs de plantes édibles et les fleurs de palmiers d’arec, les semences futures du clan, est intéressante à plusieurs points de vue. Cette conception reproduit, dans le cycle de vie qui lui est propre, la cérémonie de fondation d’un village. Au cours de la cérémonie de fondation, des pierres représentant les clans fondateurs sont litéralement “plantées” (prennent racine) au pied des arbres du bosquet sacré. Ce bosquet est alimenté par le cours d’eau qui délimite les nouvelles terres des clans alliés fondateurs. Ces terres sont bornées par des pierres associées rituellement aux pierres des fondateurs du bosquet sacré et ne peuvent être déplacées sous-peine de malédictions diverses pour les familles des voleurs (voir photo 7). On demande aux ancêtres des clans fondateurs de s’associer à ces pierres sous l’auspice des ancêtres war et sous l’auspice des alliances précédentes avec les ancêtres pnar. Des cérémonies présentant de nombreuses analogies, de fondation de villages et de “fondation” d’ancêtres par des cérémonies funéraires secondaires, ont été décrites chez les munda et dans d’autres groupes môn-khmer. D’un point de vue plus directement linguistique, cette conception cosmogonique de cycles de vie qui inter-agissent, se reflète dans les noms munda et mon-khmer de personnes, du riz et des millets en grain, des rivières et de leurs grottes, des os terrestres et de l’au-delà, des ‘ancêtres de villages et de districts, des rochers et des pierres cérémonielles (voir photo 6), des mâts de sacrifice (voir photo 4) et des grands arbres (voir Daladier 2005 et 2007).
La construction du bûcher et la façon de lui communiquer le feu obéissent à des prescriptions précises. De même, le corps est orienté Est-Ouest, comme les villages et comme les tombes claniques, la tête à l’Est. Tous les objets précieux du défunt ainsi que les tissus précieux offerts par les alliés et amis sont brûlés avec lui, comme le parapluie au premier plan, qui semble protéger une dernière fois la tête, avec l’humour particulier qu’on retrouve dans les récits war. L’officiant a permis que je prenne cette photo alors qu’il n’a pas permis l’enregistrement des prières en me disant que la défunte aurait sûrement aimée être prise en photo de son vivant mais qu’à défaut cette dernière image ne lui aurait pas déplue !

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, janvier 2007)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 10 au 16 novembre 2008 to up

murailles

Citadelle du Khorezm ou Khwarezm (Asie centrale)

Une des régions les plus intéressantes d’Asie centrale est le Khorezm ou Khwarezm, que l’Antiquité appelait déjà Khorasmia (il ne faut pas confondre avec le Khorassan). C’est le cours inférieur du fleuve Amou-Daria, avant qu’il ne se répande en delta dans la mer d’Aral. La région est relativement prospère, à cause de l’agriculture liée au fleuve, et à cause du commerce. Servant de terre de refuge ou de relai entre les régions plus désertiques du Turkménistan et du Kazakhstan, le Khorezm a développé autrefois de puissants micro-royaumes organisés autour de citadelles. C’est les ruines de l’une d’entre elles que montre la photographie. Ces citadelles ont été érigées au début de l’ère chrétienne, avant la conquête musulmane. La photo a été prise en 2001, lors d’une expédition du Projet “East meets West” (ESF-CNRS) au Karakalpakstan.

© François Jacquesson (CNRS-LACITO, 2001)

Lieu : Asie, Karakalpakstan

aa

photo Semaine du 3 au 9 novembre 2008 to up

toit_sculpture

Toit en bois sculpté, Salé, Birmanie centrale

Le monastère de Yoak Soné à Salé, près de Pagan, a été converti en musée. C’est un bâtiment sur pilotis tout en teck, avec un magnifique toit sculpté.

© Alice Vittrant (CNRS-LACITO, 2001)

Lieu : Asie, Birmanie – Langue : birman

aa

photo Semaine du 27 octobre au 2 novembre 2008 to up

balai

War-7 : Enfants war rapportant leur récolte de bambou à balai (Meghalaya, Inde)

     Les extrémités en fleur d’une variété de bambou semée chaque année, sont récoltées pour produire des balais. Cette récolte devient un complément important à la récolte des noix d’arec chez les War qui ne peuvent plus accroître leurs terres. Cette culture est en bonne partie responsable de la déforestation sur le plateau.
Sur la photo, les enfants s’apprêtent à abandonner leur récolte et à prendre leurs jambes à leur cou, effrayés par l’étrangère blanche et son appareil photo. Cet instant a été saisi pendant que je photographiais les mégalithes, juste à leur gauche (photo 6). Leur village, Nongbareh, se trouve plus loin, à l’écart.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 20 au 26 octobre 2008 to up

rhodope

La montagne rhodopéenne (Grèce)

Les Pomaques sont des slavophones musulmans habitant dans les Rhodopes. Autrefois, ils se déplaçaient en famille avec leur bétail pour l’estivage, ce qui pouvait durer plusieurs mois. Le reste de l’année, ils vivaient dans leur village. Encore aujourd’hui ils restent très attachés à leur dam, une cabane dans la montagne, où ils aiment s’échapper, pendant l’été, lorsqu’il fait trop chaud au village. Cette photo a été prise lors d’une telle excursion, qui peut se faire désormais en voiture dans la journée.

© Evangelia Adamou (CNRS-LACITO, 2006)

Lieu : Europe, Grèce, Thrace, Rhodopes – Langue : pomátsko ou pomaque

aa

photo Semaine du 13 au 19 octobre 2008 to up

megalithes

War-6 : Mégalithes war d’un site de cérémonies pour obtenir ou pour arrêter la pluie (Meghalaya, Inde)

     Ces mégalithes n’ont rien de préhistorique puisqu’ils ont été installés sur la dalle volcanique après le grand tremblement de terre de 1897, qui a secoué tout le plateau volcanique du Meghalaya. Ils n’en sont pas moins intéressants parce qu’ils sont encore en fonction et permettent de comprendre le rôle d’autres groupes de mégalithes. Ce sous-groupe appartient à l’un des plus vastes ensembles war. Le site exposé à l’est s’étend nord-sud sur environ 200 mètres, au-dessus d’une rivière au fond de l’à-pic qu’on devine derrière les monuments, à la confluence de deux villages importants : Konglah et Nongbareh. Les habitants d’un certain âge de la région du Nongtalang (voir photo 1) pratiquent encore la religion ancienne (voir photo 2photo 3photo 4 et photo 5).
Ce sous-groupe mégalithique est de dimension moyenne. Les plus importantes pierres verticales atteignent près de 6 mètres et les reposoirs horizontaux près de 7 mètres. Les douze pierres verticales représentent les clans et sous-clans, selon leur importance, d’un groupe humain qui dépend de la rivière en contrebas. Les vingt pierres horizontales, dont on ne voit que la première rangée, sont les reposoirs où se tiennent et dorment les membres des maisonnées correspondantes pendant les cérémonies. Ce site ne comporte aucune tombe.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 6 au 12 octobre 2008 to up

inauguration

Inauguration d’une pirogue béérëwè (Île des Pins, Nouvelle-Calédonie)

L’île des Pins est l’un des seuls lieux en Nouvelle-Calédonie où les Kanak continuent d’utiliser et de fabriquer des pirogues, tant pour la navigation que pour la pêche. Rappelons qu’il en existe trois types, la pirogue double ou vëkêkaré, la petite pirogue non pontée à balancier ou nyeyùre et la pirogue pontée à balancier béérëwè. En décembre 1983, après six mois de construction que j’ai étudiée en détail, les pêcheurs ont mis à la mer pour la première fois cette grande pirogue qu’ils venaient de terminer. Elle a la particularité d’avoir un petit pont sur coffrage sur son balancier, innovation introduite ici pour donner une meilleure stabilité à cette pirogue exceptionnellement grande.

© Isabelle Leblic (CNRS-LACITO, décembre 1983)

Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii

aa

photo Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2008 to up

tombe

War-5 : Tombe clanique refermée à la fin de la cérémonie funéraire secondaire de lum sh’iang “collecte des os” en territoire war dans le sud-est du Meghalaya, Inde.

     Contrairement aux tombes clanique, isolées du sol et hermétiquement fermées des Khasi et des Pnar, et d’autres War vivant sur d’anciennes terres pnar, les tombes que l’on voit ici comportent une ouverture convexe figurant le dôme céleste et leur fond repose à même la roche du sol. Ces cailloux d’apparence modeste renferment ce que les hommes ont ici de plus précieux. Les pierres amoncelées au premier plan recouvrent un empilement de tressages imperméables de bambous protégeant des tissus précieux. Ces tissus honorent, en le revêtant comme un corps cosmique, le grand lien de tissu blanc dans lequel viennent d’être renoués les os réduits de chaque membre de plusieurs générations matrilinéaires du clan Lamin, du village d’’am Koi. Auparavant, les os du nouveau venu avaient été rituellement déterrés de leur séjour individuel au pied d’un aréquier, à une centaine de mètres de là (voir photo 3). Au pied de l’arbre, on a dénoué chacun des membres selon son ordre généalogique puis, après avoir appelé et convié chacun par son nom en présence de ses plus proches descendants (venus souvent de loin pour l’occasion), on a renoué chacun, dans le même ordre généalogique, en finissant par les os de l’homme pour qui cette cérémonie a lieu. Le lien d’os de l’Ancêtre de cette branche clanique a été porté, du pied de l’arbre jusqu’à la tombe, par le représentant sacerdotal des clans fondateurs du village. Il a été déposé dans la tombe, sur la roche affleurant du sous-sol. On l’a recouvert des tissus blancs (couleur du ciel), rouges (couleur de la terre) et bleus (couleur du sous-sol) superposés. Les officiants ont nourri et prié les ancêtres selon leur hiérarchie territoriale et céleste, avant de recouvrir « leur » ancêtre de pierres non scellées. La gourde végétale qui dépasse des pierres a contenu une part de l’alcool du sacrifice. Il a été offert aux ancêtres avec les offrandes de gâteaux enveloppés de feuilles messagères et de bananes, qui remplacent désormais les buffles sacrifiés.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 22 au 28 septembre 2008 to up

harpon

Pêche au trident dans le lagon de Hiw (îles Torrès, Vanuatu)

Les Mélanésiens qui vivent au nord du Vanuatu vivent le plus souvent sur le littoral, et de préférence autour des lagons. Ces endroits protégés des vents et des courants, permettent de se baigner sans risques. Il en va ainsi de la petite île de Hiw, et de ses 150 habitants. Les enfants y passent une grande partie de la journée à jouer dans la baie, tantôt s’adonnant à la pêche au trident – tantôt, allongés sur une planche de bois, se laissant emporter par la cime des vagues…

© Alexandre François (CNRS-LACITO, 26 janvier 2006)

Lieu : Océanie, Vanuatu, îles Torrès, Hiw – Langue : hiw

aa

photo Semaine du 15 au 21 septembre 2008 to up

tetrade3

La Trinité, icône de la ville d’Eline-Pelin, début 20e siècle

En réalité, cette trinité néotestamentaire parfaitement hétérodoxe est une ‘tétrade” qui préside à la célébration du sacrifice sanglant de la Pentecôte.

(néotestamentaire “qui concerne le Nouveau Testament”, hétérodoxe “qui s’écarte de la doctrine reçue”, tétrade “groupe de quatre éléments”)

© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2003)

Lieu : Europe, Bulgarie, Eline-Pelin – Langue : bulgare

aa

photo Semaine du 08 au 14 septembre 2008 to up

mat matdetail

War-4 : Mât de bambou surmonté d’un coq blanc et de fleurs de papier, dressé à l’occasion de la cérémonie funéraire secondaire du lum sh’iang “collecte des os” dans un village war du Meghalaya, Inde

     Cette cérémonie est le principal évènement religieux et social qui, à la fin de l’hiver, rythme la vie des derniers descendants môn-khmers qui pratiquent encore la religion ancienne, en particulier les War du Nongtalang. La cérémonie fut pratiquée en mars 2008 pour l’un des descendants du clan des fondateurs Lamin du village de ’am Koi. Le village est en contrebas de Nongbareh (seconde colline de la photo 1). La cérémonie est organisée rituellement par la sœur du défunt et a été précédée de joutes oratoires entre clans alliés, la nuit précédente. La joute oratoire est une des phases principales de la cérémonie. Les équipes d’anciens de chaque clan participant sont inspirées par leurs ancêtres. La joute s’organise selon des canevas traditionnels dans un récit de remémoration religieuse. Il est choisi et annoncé à l’avance aux clans participant à la cérémonie par la sœur du défunt (ou le frère aîné pour la cérémonie d’une femme).
Les décorations en papier sont un syncrétisme des décorations de Noël des chrétiens, qui représentent environ 80% des habitants du Meghalaya. Le coq blanc symbolise le coq sacrifié qui annonce à l’Ancêtre l’arrivée du nouveau membre. Celui-ci fait croître l’Ancêtre dans la génération des ancêtres célestes, comme une naissance accroît le niveau généalogique d’un aïeul.
Les fleurs de papier symbolisent la floraison des os de l’oncle honoré ce jour là, au terme de son séjour de gestation dans la terre, au milieu des racines d’aréquier (voir photo 2) alimentées par l’eau de la rivière clanique. L’âme du mort a séjourné dans le monde du sous-sol, intermédiaire entre la vie terrestre et la vie céleste, pour s’y épurer et produire les fleurs d’os qui vont donner, par leur accès au monde céleste, les semences des futurs descendants du clan. Au cours des cérémonies du lum sh’iang, l’âme du mort se libère de son individualité pour s’incorporer à l’Ancêtre de la branche clanique de ce village. La fructification céleste des os se distingue de la fructification cyclique terrestre.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 01 au 07 septembre 2008 to up

ramepied

Les In-tha

Les pêcheurs du lac Inlé (pays shan en Myanmar) ont la particularité de mouvoir leur barque avec le pied qu’ils appuient sur la rame. Ils appartiennent à l’ethnie In-tha “fils du lac”.

© Maurice Coyaud (CNRS-LACITO, 1992)

Lieu : Asie, Birmanie/Myanmar, pays shan

aa

photo Semaines du 18 au 31 août 2008 to up

jumelles

Observation à l’aide d’une paire de jumelles (Nunavut, Arctique canadien)

Un chasseur originaire d’Igloolik (nord de la baie d’Hudson) en train de “jumeler” à la recherche de cétacés (béluga et narval). La phase repérage de gibiers est primordiale. Les premiers instruments optiques (longue-vue, jumelles et, plus tard, lunette de tir) ont fait leur apparition dans l’Arctique oriental canadien au tournant du XIXe et du XXe siècles, par le biais des baleiniers.

© Vladimir Randa (CNRS-LACITO, août 1995)

Lieu : Amérique du Nord, Canada, Nunavut – Langue : inuktitut

aa

photo Semaines du 4 au 17 août 2008 to up

pierreetos

War-3 : La pierre et l’os (War, Meghalaya, Inde)

     Cette grosse pierre polie, qu’enserrent les racines d’un aréquier, est considérée comme une manifestation de la puissance de l’ancêtre qui l’a fait remonter du sous-sol. À l’issue de la cérémonie de crémation, les os d’un défunt de ce village sont provisoirement enterrés au pied d’un des aréquiers de cette petite plantation (voir photo 2) avant la cérémonie funéraire secondaire du lum sh’iang “collecte des os”, où ces os individuels sont incorporés à ceux de l’ancêtre de la branche clanique. Le panier vide qu’on aperçoit contre l’arbre voisin a contenu les tissus utilisés pour recueillir et protéger les os qu’on avait déterrés pour les transporter dans leur tombe au cours d’une de ces cérémonies (voir photo 4 et photo 5). L’âme du défunt, libérée de son corps par la crémation, séjourne dans le monde du sous-sol jusqu’à ce que la famille ait les moyens de lui offrir la cérémonie de lum sh’iang, qui se pratique au début du printemps. Au cours de ce séjour dans le sous-sol, l’âme acquiert le statut de protecteur de la maisonnée et doit se purifier avant de rejoindre l’ancêtre clanique céleste. Ce dernier est consulté par le sacrifice d’un œuf, avant que les os ne puissent être réunis à ceux du clan. L’œuf est cassé sur une planchette de bois et donne à lire son message à partir des débris de coquilles concaves ou convexes, organisés sur la planchette selon les quatre directions. Le sous-sol des arbres nourrit l’ancêtre au cours de son séjour dans le monde du sous-sol. Chez les Santalis du groupe Munda, autre branche de la famille Austroasiatique, les ancêtres sont représentés par des pierres installées au pied des arbres du bosquet sacré.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaines du 14 juillet au 3 août 2008 to up

guedelon2

Porte médiévale menant à une autre époque ? (Guédelon en Bourgogne, France)

La construction du château-fort de Guédelon a commencé en 1997. Il faudra environ 25 ans pour le terminer. Les responsables en parlent comme “d’un chantier scientifique, historique, pédagogique, touristique et humain” (site de Guédelon)

© Anne Behaghel-Dindorf (CNRS-LACITO, août 2007)

Lieu : Europe, France, Bourgogne

aa

photo Semaine du 06 au 13 juillet 2008 to up

palmeraie

War-2 : Palmeraie d’aréquiers chez les War dans le Meghalaya, Inde.

     Cette plantation est située de l’autre côté de la première colline qu’on aperçoit en contrebas photo 1. Cette palmeraie a un rôle sacré particulier pour le village qui possède les terres de cette colline. Elle se situe en bordure du bosquet sacré et de la rivière des clans fondateurs. Les racines de ses palmiers abritent les os des défunts après les cérémonies de crémation. En contrebas, adossées aux rochers qui surplombent la vallée principale, exposées à l’est, se trouvent les tombes claniques. Au cours des cérémonies funéraires secondaires, les os des individus, ayant accompli leur cycle de purification dans le monde du dessous et devenus « enceints » des semences du clan, sont déterrés et regroupés avec ceux du clan, dans les tombes de pierres où ils s’incorporent à l’Ancêtre clanique. Voir photo 3photo 4 et photo 5.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 30 juin au 06 juillet 2008 to up

qetegaveg

Fougères sculptées (Gaua, Vanuatu)

L’île de Gaua, dans les îles Banks au nord du Vanuatu, a préservé l’art de la sculpture sur fougère arborescente. Ce type d’arbre (genre Cyathea) présente un tronc fibreux, de couleur sombre, facile à modeler à l’aide d’une lame aiguisée. Les sculptures ainsi taillées, hautes de 1 à 2 mètres, étaient autrefois dressées à l’entrée des maisons sacrées – dites “nakamal” – réservées aux hommes initiés et aux dignitaires de haut rang. Elles sont aujourd’hui très recherchées par les antiquaires et marchands d’art du Pacifique, et cet artisanat encore vivant contribue à l’économie locale.
Ces statues anthropomorphes représentent les Esprits surnaturels, ombres des Ancêtres décédés, qui règnent sur la forêt dense de ces îles volcaniques. Dans certaines langues des îles voisines, ces statues seront désignées du même mot que les Esprits eux-mêmes (ex. en mwotlap natmat “mort; ancêtre; Esprit; Ogre; coiffe ou statue représentant un Esprit…”). Mais dans l’île de Gaua même, là où la tradition statuaire est la plus forte, on préfère employer des termes moins évocateurs pour ces mêmes sculptures: en lakon (langue de la côte ouest), on parle de nawo jaajun “visages d’hommes”; et en dorig (langue du sud-est de l’île) on les appellera simplement dro “fougère”. Il s’agit probablement là d’un phénomène de tabou linguistique, par lequel on évite soigneusement de prononcer les mots qui font peur.

© Alexandre François (CNRS-LACITO, août 2003)

Lieu : Océanie, Vanuatu, Gaua – Langues : lakonolratdorigmwotlap

aa

photo Semaine du 23 au 29 juin 2008 to up

paysage

War-1 : Paysage typique de l’écosystème humide des War avec ses collines escarpées et ses petites vallées encaissées plantées de bambous et d’aréquiers (sur une série d’au moins sept photos)

     Les plantations de Nongbareh au sud des collines Jaintia du Meghalaya surplombent les plaines du Bengladesh qu’on devine au fond dans la brume. On aperçoit ‘am ktshar “le cours d’eau de la Loi”, un des noms d’attribut de l’Ancêtre de tous les ancêtres, qui délimite les terres d’un petit groupe de clans matrilinéaires alliés, du village voisin de Kudeng et baigne leur bosquet sacré. Elle alimente aussi les conduites en bambous qui irriguent ingénieusement les palmiers d’arec (cfphoto 2) et les lianes, dont les feuilles sont consommées avec les noix d’arec. Les arbres aux feuilles plus claires au premier plan produisent des pousses comestibles, tjea khin “légume khin”, très appréciées en hiver.
Le war est une langue môn-khmère différente du khasi, du pnar et du lyngngam, parlées sur le plateau du Meghalaya. Ses locuteurs, que j’estime à environ 70 000-80 000, vivent principalement au sud-est du Meghalaya sur d’anciennes terres pnar mais aussi en Assam et au Bengladesh de l’autre côté de la frontière, à l’est et à l’ouest, et aussi au sud-est. La langue war est constituée principalement de quatre sous-groupes dialectaux : nongtalang, amwi, sundai et tarangblang et de plusieurs parlers mixtes war-khasi et war-pnar. Nongbareh est l’un des six sous-dialectes du nongtalang.

© Anne Daladier (CNRS-LACITO, 2008)

Lieu : Asie, Inde, Meghalaya – Langue : war

aa

photo Semaine du 16 au 22 juin 2008 to up

tetrade

“La Sainte Trinité”, fresque de l’église Saint-Michel d’Eline-Pelin (région de Sofia, Bulgarie)

© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2003)

Lieu : Europe, Bulgarie, Sofia – Langue : bulgare

aa

photo Semaines du 2 au 15 juin 2008 to up

traineau

Durant une chasse à l’ours polaire sur la banquise du golfe de Boothia
(Nunavut, archipel arctique canadien)

Vêtu d’un costume traditionnel en peau de caribou (parka, pantalon) et en peau de phoque (bottes), le chasseur achève de fixer le chargement sur son traîneau, à l’aide d’une corde en peau de phoque barbu*, avant de se lancer à nouveau sur les traces d’un ours vagabond.
*la peau est épilée ; elle est souple mais résistante.

© Vladimir Randa (CNRS-LACITO, 1985)

Lieu : Amérique du Nord, Canada, Nunavut – Langue : inuktitut

aa

photo Semaine du 26 mai au 1er juin 2008 to up

pirogue

Une pirogue béérëwè à l’île des Pins (Nouvelle-Calédonie)

En Nouvelle-Calédonie, les embarcations traditionnelles sont des pirogues fabriquées par les pêcheurs qui seuls en connaissent la construction, car il n’y a que les clans pêcheurs à avoir le droit non seulement de les construire, mais aussi de les posséder, excepté la petite pirogue. Il existait plusieurs types de pirogues, dont les noms en nââ kwênyii sont :
– vëkêkaré ou pirogue double, également nommée dè-nye ou « vrai pirogue » : elle n’existe plus depuis environ un siècle et c’était celle qui permettait les grandes navigations et migrations, parfois jusqu’à Tonga, comme en témoigne la tradition orale ;
– béérëwè est la grande pirogue pontée à balancier : c’est le modèle encore utilisé actuellement par les pêcheurs de l’île des Pins ;
– nyeyùre ou petite pirogue non pontée à balancier : c’est la seule pirogue que n’importe qui, pêcheur ou non, peut contruire et posséder. Elle sert toujours pour se rendre dans les îlots où quelques-uns cultivent encore des champs.
Chaque pirogue vëkêkaré ou béérëwè appartenait collectivement à un clan pêcheur. Il y en avait donc très peu. Ces pirogues servaient aussi à faire la guerre entre l’île des Pins et le Sud de la Grande Terre*, notamment, et on constate que les clans pêcheurs les plus importants de l’île des Pins étaient presque toujours des clans guerriers.

*Île principale de la Nouvelle-Calédonie

© Isabelle Leblic (CNRS-LACITO, octobre 1983)

Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii

aa

photo Semaine du 19 au 25 mai 2008 to up

ouvea

Maison traditionnelle d’Ouvéa (îles Loyauté), Nouvelle-Calédonie

Cette maison traditionnelle est typique de la région nord de l’île d’Ouvéa, où résident les locuteurs fagauvea, langue polynésienne. De forme rectangulaire, recouverte de feuilles de pandanus séchées, elle comporte peu d’ouvertures, et sert essentiellement de lieu de rangement et de repos

© Claire Moyse-Faurie (CNRS-LACITO, août 1997)

Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Îles Loyauté, Ouvéa – Langue : fagauvea

aa

photo Semaine du 12 au 18 mai 2008 to up

tanzanie2

Peinture rupestre (- 3000 av. J.-C.), région de Kondoa, Tanzanie

     Dans la région de Kondoa, en Tanzanie centrale, l’UNESCO a estimé qu’il y avait entre 150 et 450 sites où l’on pouvait trouver des peintures rupestres. Tous ces sites se trouvent à des altitudes relativement élevées et il est probable qu’ils constituaient des refuges, lors des guerres ou des raids, et des retraites pour les cérémonies, initiation par exemple. La majeure partie de ces sites est orientée vers le soleil levant.
Les peintures rouges ont vraisemblablement été faites par des peuples de chasseurs-cueilleurs et peuvent être mises en relation avec d’autres peintures de même style en Afrique australe. Les fouilles archéologiques ont permis de découvrir des objets datant du milieu et de la fin de l’Âge de pierre, ainsi que de l’Âge de bronze, comme les ‘crayons’ d’ocre rouge.
Certains sites sont toujours utilisés à des fins rituelles, notamment lors de cérémonies pour faire venir la pluie. (voir aussi le site du Patrimoine Mondial de l’UNESCO)

In the Kondoa region, in central Tanzania, the UNESCO estimates that there are between 150 and 450 rock painting sites. They are all situated quite high up in the hills and were probably used as shelters in times of war or raids, as well as for ceremonial retreats, e.g. for initiation rites. Most of the sites face east and catch the rising sun.
The red rock paintings were probably carried out by hunter-gatherer populations, and belong to a type found throughout southern Africa. Archeological excavations have unearthed items belonging to the Middle Stone Age, to the Late Stone Age and to the Iron Age, for example red ochre ‘pencils’.
Many of the sites are still in use today, for rain ceremonies among other uses.
 (more on UNESCO World Heritage Web site)

© Margaret Dunham (CNRS-LACITO, 2005)

Lieu : Afrique, Tanzanie, Kondoa

aa

photo Semaine du 05 au 11 mai 2008 to up

mithun

Un mithun (Bos frontalis) est emmené encordé par plusieurs hommes solides

Le mithun (aussi “mithan”) est un bovin semi-sauvage endogène à l’Himalaya et aux montagnes de la frontière indo-birmane. Selon les biologistes, c’est un proche parent du gaur (Bos gaurus), bovin sauvage plus grand des forêts indiennes. On remarque la puissance de son front et de ses cornes qui lui ont valu son nom scientifique.
Le mithun a une grande importance rituelle et commerciale dans l’Himalaya du nord-est indien et au Bhoutan. Au Bhoutan on le croise avec le bovin domestique pour obtenir des hybrides dont le caractère et les capacités de travail, de reproduction, et de production de lait sont bien déterminés suivant le croisement. Le dzongkha, langue nationale du Bhoutan possède des noms pour les croisements sur plusieurs générations.
En Arunachal, le mithun est l’animal sacrificiel par excellence. On le laisse libre dans la forêt en attendant d’aller le capturer.

© Martine Mazaudon (CNRS-LACITO, février 2007)

Lieu : Asie, Inde, Arunachal Pradesh

aa

photo Semaines du 21 avril au 04 mai 2008 to up

caribou

Chasse au caribou chez les Inuit (Kangiq&ukutaaq-Gifford Fiord, Terre de Baffin, Nunavut)

Dans l’Arctique oriental canadien, le caribou tuktu (Rangifer tarandus) reste le gibier terrestre le plus apprécié des Inuits, tant pour sa chair et sa graisse délicieuses que pour sa peau, indispensable à la confection de chauds vêtements d’hiver.
Autrefois essentiellement collective sur les lieux de passage traditionnels des caribous (lacs, cours d’eau) au cours de leurs migrations saisonnières, la chasse au caribou est aujourd’hui individuelle, grâce à l’utilisation de moyens de locomotion (canots équipés de moteurs hors-bord puissants, motoneiges) et d’équipements de chasse (carabines à lunette) très performants.
Sur la photo, la phase finale de la poursuite à pied dans la toundra d’un mâle adulte (pangniq), catégorie de caribou la plus recherchée pendant les mois d’été car au mieux de sa forme physique et pourvue d’abondantes couches de graisse. Blessé, il a cherché à s’échapper dans la mer. Refoulé vers le rivage, il sera achevé d’un coup de carabine.

© Vladimir Randa (CNRS-LACITO, août 1997)

Lieu : Amérique du Nord, Canada, Nunavut – Langue : inuktitut

aa

photo Semaine du 14 au 20 avril 2008 to up

termitiere

Termitière géante au bord de la route près de Sarh, au sud du Tchad,
à la frontière avec la République Centrafricaine

Les termites sont les seuls insectes de l’ordre des Isoptères qui compte à lui seul environ 281 genres et 2600 espèces. Parfois appelés fourmis blanches, ils se rencontrent surtout dans les pays chauds, où certaines espèces construisent de grands nids en terre mâchée, percées de galeries ventilées – les termitières – caractéristiques des paysages tropicaux. Les termites sont des insectes sociaux qui vivent en colonies hiérarchisées (une reine, des ouvrières, des soldats et un mâle ailé) et rongent le bois par l’intérieur. (plus d’informations ici)

© Laurent Venot (CNRS-LACITO, novembre 1996)

Lieu : Afrique, Tchad, région sud

aa

photo Semaine du 7 au 13 avril 2008 to up

bateau

Filets de pêche sur le Brahmapoutre

Ces filets fixes sont installés dans les bas-fonds du fleuve Brahmapoutre, près de Guwahati, la capitale de l’état d’Assam (Inde). Ici, la hampe horizontale est d’environ 5 mètres ; on en trouve de plus grands. Un seul homme suffit à manipuler cet engin : il monte sur la partie à droite où les perches se rejoignent, et fait contrepoids, soit pour plonger le grand filet dans l’eau, soit pour l’en sortir. Une corde permet de soulever la poche principale, et de verset les poissons capturés dans la petite poche bleue, plus transportable. Ici, l’engin est au repos : on ne l’actionne qu’aux heures où le poisson passe dans le courant du fleuve. Les pêcheurs sont en principe membres de castes assez fermées, qui trouvent à s’employer en suivant le cours du grand fleuve : leur parentèle est parfois étalée au long du cours d’eau. Dans cette région, les principales agglomérations de pêcheurs sont sur la rive droite, en aval de Guwahati, pas très loin du pont de Saraighat.

© François Jacquesson (CNRS-LACITO)

Lieu : Asie, Inde, Assam, Guwahati

aa

photo Semaine du 31 mars au 6 avril 2008 to up

htilomino

Pagode de Htilomino (site de Pagan, Birmanie centrale)

 

© Alice Vittrant (CNRS-LACITO, 10 janvier 2008)

Lieu : Asie, Myanmar=Birmanie, Centre, Pagan – Langue : birman

aa

photo Semaine du 24 au 30 mars 2008 to up

mangrove

Mangrove, Canala, Nouvelle-Calédonie

La mangrove de Canala est un écosystème très riche, situé tout le long de l’estuaire. La végétation consiste essentiellement en des palétuviers, reconnaissables à leurs racines échasses, bien au-dessus du niveau de l’eau salée ou saumâtre. Les fruits du palétuvier étaient autrefois consommés mais actuellement, les mangroves sont surtout des lieux de pêche, où les femmes attrapent les fameux crabes de palétuviers, très appréciés.

© Claire Moyse-Faurie (CNRS-LACITO, septembre 2005)

Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Canala – Langue : xârâcùù

aa

photo Semaine du 17 au 23 mars 2008 to up

myinkaba

Pagode dans le village de Myinkaba (site de Pagan, Birmanie centrale)

 

© Alice Vittrant (CNRS-LACITO, 12 janvier 2008)

Lieu : Asie, Myanmar=Birmanie, Centre, Pagan – Langue : birman

aa

photo Semaine du 10 au 16 mars 2008 to up

citerne

Citerne d’eau potable (Ouvéa)

En Nouvelle-Calédonie, aux îles Loyauté comme dans d’autres lieux reculés, l’eau est souvent un problème auquel les Kanak ont été confrontés. De tout temps ils ont trouvé des solutions pour pallier le manque de rivière, de source et d’eau douce.
Ici, à Ouvéa, les habitants ont construit des citernes qui récupèrent les eaux de pluie. Tous les villages de l’île sont donc marqués par ces constructions, sortes de maisons sans fenêtre faites pour stocker l’eau.
Dans le temps, on avait l’habitude de creuser la base des troncs de cocotier pour constituer des réserves naturelles d’eau de pluie.

© Isabelle Leblic (CNRS-LACITO)

Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Ouvéa

aa

photo Semaines du 25 février au 9 mars 2008 to up

ardoise

Maison traditionnelle rurale, Kamala Bazaar, district d’Acham, Népal

Sur le toit en ardoises, du soja est mis à sécher, sur les perches, du maïs. Nous somme à 2000 mètres d’altitude.

© Boyd Michailovsky (CNRS-LACITO, octobre 2007)

Lieu : Asie, Népal, Acham – Langue : népali

aa

photo Semaine du 18 au 24 février 2008 to up

potagers_sanaa

Jardins urbains, Sanaa, Yemen

Dans la ville intra-muros, subsistent des îlots de verdure qui jadis occupaient une place très importante dans la structure urbaine de Sanaa : au XIXe s. par exemple, ils représentaient le trois quarts de la superficie de la vieille ville. Ces espaces verts ou jardins urbains sont répartis en «jardins maraîchers», migshama, et «jardins vergers», bustan. Les premiers, biens inaliénables, ou propriétés de mainmorte, waqf, dépendent de la mosquée qui les jouxte, et qui en jouit par usufruit pour l’entretien des mosquées ; ces jardins sont irrigués par les eaux usées des bassins d’ablutions des mosquées. Les “jardins vergers” sont en revanche des propriétés individuelles. Habituellement, ces jardins sont entourés d’un mur de pierres et de terre, mais il arrive que des maisons y soient intercalées, et constituent une partie du mur de clôture.
La culture dominante des “jardins maraîchers” est celle d’une variété d’allium, apparentée à la ciboule, bay‘a ; viennent ensuite : radis blanc (gushmi), oignon (basali), luzerne (gadhab), tomates, haricots, piments, menthe, persil… Les jardiniers, dont le nom gashsham est formé sur la même racine qui sert à désigner le “jardin maraîcher” (migshama) et le radis blanc (gushmi), sont assimilés au groupe de statut social inférieur, banu l-khums (littéralement “fils du cinquième”) qui compte les métiers dits “vils” : cordonniers, bouchers, barbiers-circonciseurs…
Les engrais ont lontemps eu pour origine les excréments des animaux et les déchets domestiques que les jardiniers ramassaient une fois par semaine. Aujourd’hui, on recourt à l’engrais chimique. La production maraîchère dessert en partie les maisons du voisinage mais elle est surtout réservée aux marchands de légumes et échoppes des différents quartiers de la ville.

© Samia Naïm (CNRS-LACITO)

Lieu : Moyen-Orient, Yemen, Sanaa – Langue : arabe yéménite

aa

photo Semaine du 11 au 17 février 2008 to up

moroni

La grande mosquée de Moroni, Comores

Appelée aussi ” Mosquée du vendredi”, elle est située à Moroni, capitale des Comores.

© Marie-Françoise Rombi (CNRS-LACITO)

Lieu : Afrique, Comores – Langue : grand comorien

aa

photo Semaine du 4 au 10 février 2008 to up

pilotis

Maison sur pilotis (Bangora, haut Assam, Inde)

Quelques ethnies du haut Assam (Inde du Nord-Est), dans la vallée du Brahmapoutre, vivent dans de telles maisons sur pilotis. Ici, nous sommes dans le village de Bangora, un village de l’ethnie deori (ou deuri), dans le district de Lakhimpur. L’unité d’habitation est composée de la maison elle-même ( en langue deori), du grenier à riz (bibô, qui ressemble à une maison plus petite, en face de la plus grande), et des plantations proches, comme les bananiers à droite (tiri popô) et les aréquiers plus élancés à gauche (gûîpopô). La maison est toute en longueur. On entre par un bout (ici invisible) et il y a en général une sorte de couloir latéral qui dessert plusieurs pièces séparées par des cloisons. Dans l’entrée, à laquelle on accède par une bûche crantée ou une échelle (ecugu), on trouve sous l’auvent une sorte de plate-forme où l’on reçoit. Tout au fond de la maison, au contraire, se trouve la cuisine. Près de l’entrée, la pièce du couple le plus jeune ; près de la cuisine, la pièce des vieux parents. Ici, on voit sur le côté une plate-forme annexe avec une ouverture qui donne sur la cuisine, et qu’on ouvre par beau temps.
N.B. Les circonflexes dans les mots deori indiquent une voyelle nasale.

© François Jacquesson (CNRS-LACITO, 1997)

Lieu : Asie, Inde du Nord-Est, région du haut Assam, vallée du Brahmapoutre – Langue : deori ou deuri (dont la grammaire est présentée ici)

aa

photo Semaine du 28 janvier au 3 février 2008 to up

teck

Amarapura (près de Mandalay) en Birmanie

Le pont U Bein en teck franchit le lac TaungTha Man, qui est à sec pendant la saison sèche.

© Alice Vittrant (CNRS-LACITO, 2000)

Lieu : Asie, Birmanie, Amarapura – Langue : birman

aa

photo Semaine du 21 au 27 janvier 2008 to up

tanzanie

Rencontre matinale entre pasteurs sukuma et récolteurs de sel nyilamba, Tanzanie

Pendant la saison sèche, les fonds des lacs salés de la Vallée du rift tanzanien servent à la fois de pâturage aux vaches des éleveurs semi-nomades (ici des Sukuma dont la partie sédentaire habite dans les régions au sud du lac Victoria) et d’approvisionnement en sel (ici des Nyilamba qui récoltent le sel (voir photos expliquant la technique de récolte) pour ensuite le vendre au marché, situé à trois jours de marche).

© Margaret Dunham (CNRS-LACITO, août 2005)

Lieu : Afrique, Tanzanie, vallée du Rift, Iambi – Langue : nyilamba

aa

photo Semaine du 14 au 20 janvier 2008 to up

banian  detail_sm

Tronc gravé et banyan (Centre culturel de Hienghène, Nouvelle-Calédonie)

© Isabelle Bril (CNRS-LACITO, 2007)

Lieu : Océanie, côte est de la Nouvelle-Calédonie, Hienghène – Langue : nemi

aa

photo Semaine du 7 au 13 janvier 2008 to up

paepae

« Paepae », aire sacrée traditionnelle (île de Hiva Oa, Marquises, Polynésie)

Ce paepae, plateforme de roches sèches, est l’un des plus spectaculaires des îles Marquises. Si, de son haut, Nobles et Prêtres n’y officient plus, il a gardé son caractère sacré et nul ne saurait s’y aventurer autrement que pieds nus.

© Jean-Michel Charpentier (CNRS-LACITO, août 2005)

Lieu : Océanie, Polynésie, Marquises, Île de Hiva Oa – Langue : marquisien

aa

Accès aux autres années : 2007 – 2008 – 2009 – 2010 – 2011 – 2012 – 2013 – 2014 – 2015 – 2016 – 2017 – 2018

Aller au contenu principal