Mme Lola Aubertin soutiendra sa thèse intitulée :
« Ici c’est pas une langue qu’on parle, c’est une langue qu’on aime » Valeur et pratiques de la francophonie en Roumanie et en Géorgie.
à la Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle – 4 rue des Irlandais 75005 Paris
Le mercredi 16 octobre 2024 à 14 h.

 

Le jury sera constitué de :

 

M. James COSTA, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle (co-directeur de thèse)
Mme Cécile VAN DEN AVENNE, Directrice d’études, École des hautes études en sciences sociales (directrice de thèse)Mme Maria CANDEA, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle
M. Philippe HAMBYE, Professeur, Université Catholique de Louvain
Mme Monica HELLER, Professeure émérite, Université de Toronto
Mme Zorana SOKOLOVSKA, Maître-assistante, Université de Fribourg (Suisse)
—————————————————————————————————————————————Résumé :

Cette thèse est fondée sur un terrain ethnographique de neuf mois de la francophonie institutionnelle à Bucarest et à Tbilissi. L’institution francophone y est appréhendée dans son sens large, c’est-à-dire en prenant en compte les récits de pratiques des organismes et des acteur·ices qui oeuvrent à la diffusion et à la valorisation de la langue française en Europe centrale et orientale.
Si cette région porte les traces d’une francophonie et d’une francophilie de longue date, elle est toutefois ce que l’on peut qualifier de périphérique au sein de la francophonie internationale, au regard du nombre effectif de locuteur·ices du français et de la proportion des programmes institutionnels qui lui sont dédiés. Cependant, les trois décennies qui ont suivi la chute de l’URSS et des régimes communistes ont constitué une période de profondes modifications pendant lesquelles le champ des politiques linguistiques a été décisif dans des processus encore en cours de rapprochement, ou de maintien de liens toujours plus étroits avec l’Europe de l’Ouest. Aujourd’hui, à un moment où le concept de diversité linguistique est grandement valorisé par les pouvoirs européens, certaines langues, dont le français, se voient investies d’un rôle et d’un sens nouveau.
Je propose ainsi, par une approche en sociolinguistique critique, de compléter les regards qui ont été portés sur les dynamiques de pouvoir nord-sud existant au sein de la francophonie, en l’observant dans ses périphéries mal connues. Bien que le français soit en Europe centrale et orientale une « langue choisie », la francophonie dans la région n’est pas pour autant un objet univoque et non-problématique : elle est une porte d’entrée pour la compréhension d’enjeux de pouvoir entre l’est et l’ouest européen.

Mots-clés : francophonie ; sociolinguistique critique ; ethnographie institutionnelle ; Europe centrale et orientale ; politiques linguistiques

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Abstract:

This dissertation is based on a nine-month ethnographic fieldwork of the institutional francophonie in Bucharest and Tbilisi. The francophone institution is apprehended here in its broader sense, i.e. by taking into account the practices narratives of organizations and actors working to promote and valorize French in Central and Eastern Europe. Although this region bears the marks of a long-standing Francophonie and Francophilia, it is nonetheless what can be described as “peripheral” within the international Francophonie, in terms of the actual number of French speakers, and of the proportion of institutional programs that are dedicated to it. However, the three decades that followed the fall of the USSR and Communist regimes were a period of profound change, during which language policy and planning played a decisive role in the ongoing process of drawing closer or maintaining ever closer links to Western Europe. Now, at a time when the concept of linguistic diversity is being widely promoted by European institutions, some languages, including French, are locally invested with new roles and meanings. Using a critical sociolinguistic approach, I suggest complementing the existing views on North-South power dynamics that prevail within la Francophonie, by examining its lesser-known peripheries. Although French is a “chosen language” in Central and Eastern Europe, Francophonie is not an unambiguous and unproblematic object in the region: it is a gateway to understanding power stakes between Eastern and Western Europe.

Keywords: French-speaking world; Critical sociolinguistics ; Ethnography of the institutions ; Central and Eastern Europe ; Language policy

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La soutenance est publique.

Pour des raisons d’organisation, merci de bien vouloir prévenir par mail (lola.aubertin@sorbonne-nouvelle.fr) si vous souhaitez y assister.

Il n’y aura pas de visioconférence.

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