Laurent FONTAINE

Laurent FONTAINE

Docteur en Anthropologie

HDR soutenue le 1er décembre 2015, sur «Des systèmes institutionnels et contextuels aux paroles des Indiens yucuna et tanimuca d’Amazonie colombienne»

 

 

Thèmes de recherche

• Littérature orale des Indiens yucuna et tanimuca (Amazonie colombienne)

• Les paroles cérémonielles des Indiens yucuna

• Les paroles publiques en situation de réunions communautaires indigènes

• Les échanges verbaux et non verbaux des Indiens yucuna et tanimuca

Programmes de recherche

Opérations de recherche au Lacito :
• Métaphore(s) L’énonciation métaphorique en situation
• Participation et valorisation (resp. avec J.-P. Caprile, 2002-2004)

 

Mots-clés

acte de parole – règles sociales – échanges – don – monnaie – tanimuca – yucuna

Publications

Ouvrages et édition d’ouvrages :
— 2015 [paru en 2016], Fontaine Laurent & Bertrand Masquelier (eds.), Cahiers de littérature orale 77-78, «Paroles publiques, paroles confidentielles», Paris, Publication Langues’O, 274 p.
— 2014, La nuit pour apprendre. Le chamanisme nocturne des Yucuna, Nanterre, Société d’ethnologie (coll. “Anthropologie de la nuit”, n°5, dir. par A. Monod Becquelin), 142 p.
— 2008, Paroles d’échange et règles sociales chez les Indiens yucuna d’Amazonie colombienne, Paris, L’Harmattan, 299 p. (présenté ici)
— 2008, Récits des Indiens yucuna de Colombie. Textes bilingues, Paris, L’Harmattan, 223 p.

Articles et chapitres d’ouvrages :
— 2017, Ce qu’on ne dit pas chez les Yucuna (Amazonie colombienne), in Micheline Lebarbier (ed), Les ruses de la parole – Dire et sous-entendre. Parler, chanter, écrire, Paris, Karthala, p. 139-173. (ouvrage présenté ici)
— 2016, L’agentivité métaphorique dans les incantations des Yucuna d’Amazonie colombienne. Bulletin de l’IFEA, 45 (1).
— 2016 CR du livre de Sandra Bornand & Cécile Leguy, Anthropologie des pratiques langagières, Armand Colin, 2014, dans ethnographiques.org (online).
— 2015, (paru en 2016) L’argumentation métaphorique des anciens dans les réunions des Yucuna d’Amazonie colombienne. Revue Autrepart 73. « Parler pour dominer ? Parole, discours et rapport de pouvoir », IRD.
— 2015 [paru en 2016], (Laurent Fontaine et Bertrand Masquelier), Éditorial, in L. Fontaine & B. Masquelier (eds), Cahiers de littérature orale 77-78, «Paroles publiques, paroles confidentielles» : 17-30.
— 2015 [paru en 2016], El mambeadero, un espace à rituel ouvert chez les Yucuna, in L. Fontaine & B. Masquelier (eds), Cahiers de littérature orale 77-78, «Paroles publiques, paroles confidentielles» : 33-72.
— 2015 Mémoire de synthèse de HDR (en ligne sur HAL) : Des systèmes institutionnels et contextuels aux paroles des Indiens yucuna et tanimuca d’Amazonie colombienne, 107 p.
— 2014 Compte rendu du livre de Jon Schackt “A People of Stories in the Forest of Myths. The Yukuna of Miritiparaná”, Anthropos 109 (2). p. 739.
— 2013, De l’agentivité mythique et incantatoire. Le mythe de Kawáirimi chez les Yucuna (Amazonie colombienne), Ateliers d’Anthropologie [Online] 39.
— 2013, Les nouveaux espaces publics chez les Yucuna d’Amazonie colombienne, Journal de la Société des Américanistes, 99(1) :77-104
— 2011, Les cours d’eau dans les incantations chamaniques des Indiens yucuna (Amazonie colombienne), Journal de la société des américanistes 97(1) (en ligne ici).
— 2010, «Agents» ou «patients» ? De l’agentivité des chamanes yucuna d’Amazonie colombienne, Ateliers du LESC [online], 34.
— 2010 (en collaboration avec J. Galinier, A. Monod-Becquelin et al.) Anthropology of the Night. Cross-Disciplinary Investigations. Current Anthropology 51(6) (December) : 819-847.

 

 Communications

Sur Academia.edu

Autre site

http://site.laurentfontaine.free.fr

Dernières publications HAL

“Images du terrain”

L’incantation du sel végétal

Chez les Indiens yucuna d’Amazonie colombienne, les soins chamaniques se pratiquent essentiellement au moyen d’incantations – des paroles secrètes censées avoir des effets magiques –, généralement très longues (plus de six heures), d’un genre lexical et syntaxique spécifique, et d’une prosodie particulière (certaines parties sont chantées). Tout en se référant en permanence à la mythologie, les incantations sont à la fois encyclopédiques (du fait qu’elles doivent nommer, décrire et situer tous les éléments de la nature) et poétiques (en raison de leur langage métaphorique).
Sur cette photo, nous voyons un soigneur en train de réaliser l’incantation d’un « baptême » de sel végétal (jiwi maná), un rituel destiné à assurer la protection d’un enfant, et à la fin duquel on donne un nom à ce dernier en présence de ses parents et de son parrain.
Comme beaucoup d’autres populations de l’Amazonie, les Yucuna ont réussi à subsister dans cette gigantesque jungle en fabriquant du sel à partir des cendres de différents types de plantes. Ici, le sel a été préparé la veille, puis ajouté à de la viande qui a été bouillie durant la nuit. Le soigneur doit disposer de coca à mâcher en quantité suffisante pour lui-même (sur la photo, dans le pot en plastique blanc à couvercle orange) et de cendres de termitière pour en faire absorber à l’enfant (dans le sac en écorce à côté de la calebasse de bouillon). Il nomme alors tous les maîtres des végétaux et animaux afin que l’enfant puisse manger leurs aliments tout au long de sa vie.
Le soigneur commença l’incantation vers 8 heures du matin et la termina vers minuit (il ne fit que quelques courtes pauses). Il était dissimulé et isolé du reste de la maisonnée par des paravents, car les femmes et les enfants n’ont pas le droit de le regarder.

© Laurent Fontaine (CNRS-LACITO, août 2009)
Lieu : Amérique du Sud, Colombie, Amazonas, La Pedrera – Langue : yucuna

Les salines des tapirs, Colombie

Les salines d’Amazonie (mawari en yucuna ; salado en espagnol) se rencontrent dans la forêt dense des zones interfluviales. Elles sont riches en minéraux (calcium, magnésium, sodium et potassium) indispensables à l’alimentation des tapirs, pécaris et autres animaux (Lozanno Barrero 2006). En dépit de leur aspect boueux et marécageux, beaucoup d’Indiens d’Amazonie les considèrent comme des lieux sacrés. Pour les Yucuna, chaque saline est généralement un lieu d’habitation des tapirs, une maloca (grande maison plurifamiliale traditionnelle) dans laquelle ces animaux, perçus comme des maîtres de la forêt, boivent du guarapo («alcool d’ananas») pour s’enivrer comme les humains. En été, quand le niveau des rivières est bas et que les lieux pour s’abreuver en pleine forêt se font rares, les chasseurs ont de fortes chances de rencontrer des tapirs dans les salines, surtout s’ils les y attendent la nuit, perchés dans un arbre. Tout chasseur yucuna garde secret la localisation des salines qu’il connaît, car il ne souhaite pas que d’autres personnes viennent décimer ou faire fuir les animaux. Les chasseurs et leurs familles prennent des précautions pour ne pas devenir la proie de la malédiction des tapirs. Ils ne peuvent pas trop en tuer, et les femmes ayant leurs règles ne doivent pas s’approcher des salines, car elles pourraient les souiller (Fontaine 2010 : §60-64).
Certains guérisseurs yucuna énumèrent dans leurs incantations les lieux de toutes les salines entre l’Araracuara, La Pedrera et le haut Mirití-Paraná (soit un territoire d’environ 40 000 km2). Ils sont les seuls à pouvoir encore réciter de mémoire les noms des nombreux esprits tapirs habitant chacun de ces endroits en suivant l’ordre des cours d’eau (Fontaine 2011). Ces incantations permettent de soigner différentes maladies dans lesquelles les tapirs sont supposés être impliqués (rapt de l’âme, diarrhée, douleurs corporelles).
Références :
— Lozanno Barrero Carolina María, 2006, Características químicas de salados utilizados por dantas (Tapirus Terrestris Linneo, 1768) en el sureste amázonico colombiano, Tecnogestión 3(1). (ici)
— Fontaine Laurent 2010 «Agents» ou «patients» ? De l’agentivité des chamanes yucuna d’Amazonie colombienne, Ateliers du LESC 34.(ici)
— Fontaine Laurent 2011 Les cours d’eau dans les incantations chamaniques des Indiens yucuna (Amazonie colombienne), Journal de la Société des Américanistes 97(1):119-149.

© Laurent Fontaine CNRS-Lacito, novembre 2013)

Lieu : Amérique du Sud, Colombie, La Pedrera – Langue : yucuna

Le bal des poissons,La Pedrera, Colombie

Chaque année, à la fin novembre, les Indiens Yucuna organisent les danses des poissons (jiña yale) qui durent deux jours et deux nuits. Cette photo représente le bal qui eut lieu près de La Pedrera sur le bas du Caqueta (en Amazonie colombienne) les 18 et 19 novembre 1998. Selon le mythe d’origine de cette fête, ce seraient les poissons qui auraient directement enseigné les danses et les chants de la cérémonie aux Indiens Arewetu (une tribu aujourd’hui disparue) après que ces derniers leur avaient dérobé leur coffret à plumes. Ces plumes, portées par les danseurs, sont considérées comme sacrées et ne peuvent absolument pas être touchées par les femmes ni par les non initiés. Elles sont considérées comme “l’incarnation” des poissons aidant les danseurs à se rappeler leurs chants.
En dehors des chants propres à la fête, chaque danseur invité doit échanger des dialogues cérémoniels avec les hommes représentant les familles des hôtes et cela à différentes étapes du rituel : à l’arrivée des invités, lors des dons de nourriture et de coca à mâcher, et au moment du départ. Ces dialogues rappellent les règles de la cérémonie : les hôtes doivent offrir nourriture et coca en abondance, tandis que les danseurs doivent exécuter leurs chants et danses exactement comme le faisaient leurs ancêtres, supposés avoir été également invités pour les regarder et les juger. On dit que tout manquement aux règles peut entraîner leur malédiction…

© Laurent Fontaine (CNRS-LACITO, 18 novembre 1998)
Lieu : Amérique du Sud, Colombie, La Pedrera – Langue : yucuna

La coca à mâcher des Yucuna

Appelée mambe en espagnol vernaculaire, la coca à mâcher est produite et consommée quotidiennement par la plupart des Amérindiens du nord-ouest de l’Amazonie.
La préparation du mambe se fait en grillant sur une platine en terre cuite les feuilles de coca, qui sont ensuite pulvérisées dans un long pilon en bois. Des feuilles de Cecropia (esp. vern. yarumo) ou de Pourouma cecropiifolia (esp. vern. uva de monte) sont brûlées et réduites en cendre avant d’être parfumées avec de l’encens (résine de certains arbres) et mélangées à la coca. Pour être finement tamisé, le mélange est alors secoué dans une gaine en tissu (autrefois en écorce) enroulée et ficelée autour d’une tige en bois. Enfin, la poudre volatile est recueillie à l’intérieur d’une caisse, aujourd’hui découpée à l’intérieur d’un jerricane, comme on peut le voir sur la photo.
Chez les Yucuna, la coca à mâcher (yuc. ipatú) est centrale dans les échanges et le fonctionnement de leurs institutions spécifiques, principalement pour leur chamanisme, ainsi que pour leur mode de résidence à l’intérieur des malocas – maisons à la fois plurifamiliales et cérémonielles.
Comme le disent les Yucuna, sans ce “compagnon” (yuc. jwáke’e), il n’est plus possible de faire des offrandes aux divinités, esprits ou ancêtres dans les rituels nécessaires aux activités productives quotidiennes (chasse, horticulture, pêche, cueillette), ni de recevoir des invités, notamment lors des visites et cérémonies dansantes, ni même encore de pouvoir “parler” sérieusement comme, par exemple, lors de l’organisation des travaux coopératifs (esp. vern. minga).
Si l’on a pu comparer la coca à mâcher à de la monnaie, en raison de sa place centrale dans les échanges (Fontaine, 2008), la coca est, avant même d’être indispensable aux échanges, indispensable aux paroles des yucuna. Car du point de vue de ces derniers, seul le partage des paroles libérant dans l’atmosphère une fine poussière de coca, est supposé harmoniser les pensées (yuc. pechu), pour être en accord avec les anciens (chamane, maître de maloca), ou satisfaire les ancêtres et esprits venus recevoir la coca.
Référence :
Fontaine, Laurent, 2008, Les monnaies chez les Yucuna d’Amazonie colombienne : de la coca à mâcher au peso, in E. Baumann et al. (sous la dir.), L’argent des anthropologues, la monnaire des économistes, Paris, L’Harmattan.

© Laurent Fontaine (CNRS-LACITO, 29 juillet 2003)
Lieu : Amérique du Sud, Colombie, La Pedrera – Langue : yucuna

La maloca comme cadran solaire "négatif", Colombie

Appelée maloca en espagnol (un terme provenant de la língua geral*), la maison ronde des Indiens yucuna d’Amazonie colombienne est à la fois une institution résidentielle plurifamiliale et cérémonielle – centrale dans les échanges traditionnels (Fontaine, 2008) – et une enceinte architecturale servant de calendrier et d’horloge solaire (Cf. Von Hildebrand, 1987 : 244-247).
   La maloca (pají en yucuna) a toujours deux ouvertures ou fenêtres triangulaires en haut de la charpente, situées sur l’axe est-ouest. Étant donné que la région où vivent les Yucuna est très proche de la ligne équatoriale, le soleil se lève et se couche toute l’année aux mêmes heures (6 h et 18 h). D’après les diagrammes solaires réalisés à l’Équateur (Cf. figure ; Beckers, 2004:6), on sait aussi que le soleil est toujours au nord du 21 mars au 21 septembre, au sud l’autre moitié de l’année, et il est au zénith à ces dates à midi. En observant l’emplacement du triangle lumineux projeté par le soleil dans la maloca, on peut donc estimer non seulement l’heure en tenant compte de certains repères parcourus par leur cheminement quotidien d’ouest en est (à part à la mi-journée qui est systématiquement caractérisée par l’absence de zone lumineuse), mais aussi le mois de l’année, en fonction de la courbure plus ou moins prononcée (par rapport à l’axe est-ouest) de l’arc suivi par le déplacement de ces rayons entre le sud et le nord (6 mois au sud, 6 mois au nord de l’enceinte de la maloca). Par exemple, sur cette photo prise à 16 heures le 14 août 2009, le triangle de rayons lumineux éclaire la moitié sud de la maloca sur le mûr de clôture, et touche l’entrée principale (à l’est).
La maloca forme donc un gigantesque cadran solaire négatif, c’est-à-dire un cadran qui marque la position du soleil non par l’ombre d’un gnomon, comme sur un cadran solaire conventionnel, mais par la lumière projetée au travers d’un orifice.
*La língua geral est le nom de deux langues véhiculaires (le tupi austral aujourd’hui disparu, et le tupinamba dont descend l’actuel nheengatu), langues du groupe Tupi-Guarani utilisées au Brésil par les colonisateurs portugais à partir du XVIe siècle pour communiquer avec le plus grand nombre d’indigènes, dont beaucoup connaissaient ou comprenaient au moins un peu la langue tupi.

Références :
BECKERS Benoît, 2004, Le diagramme solaire (pdf de 16 p. consultable ici).
FONTAINE Laurent, 2008, Paroles d’échange et règles sociales chez les Indiens yucuna d’Amazonie colombienne, Paris, L’Harmattan, 299 p.
VON HILDEBRAND Martin, 1987, Datos ethnograficos sobre la astronomía de los indígenas del noroeste amazónico. In : Ethnoastronomías Americanas, Arias de Greiff, Reichel E. (eds), Bogota : Ediciones de la Universidad Nacional, p. 233-253 .

© Laurent Fontaine (CNRS-LACITO, 14 août 2009)

Lieu : Amérique du Sud, Colombie, La Pedrera – Langue : yucuna

Organiser des ateliers d'écriture chez les Yucuna

Au sein de la population de langue yucuna (environ un millier de locuteurs), la mythologie n’est plus connue que par une toute petite minorité d’anciens, principalement des guérisseurs (qui sont moins d’une dizaine aujourd’hui).
Ne pouvant noter, transcrire et traduire, seul, cet héritage oral millénaire, suffisamment rapidement avant que ne disparaissent ces derniers narrateurs, j’ai décidé en 2002 de distribuer des cahiers et des stylos à tous les Yucuna sachant quelque peu écrire en langue yucuna (grâce aux écoles bilingues créées par les linguistes du Summer Institute of Linguistics depuis la deuxième moitié des années 80) et acceptant de rédiger (en yucuna et en espagnol) les récits qu’ils connaissaient, ou de les recueillir auprès de leurs anciens. La quarantaine de cahiers qui me sont revenus m’ont rapidement fait prendre conscience de la grande inégalité qui régnait, d’une part, en matière de connaissance de la mythologie et, d’autre part, dans la maîtrise de l’écriture (aussi bien en yucuna qu’en espagnol).
Après avoir ainsi identifié les meilleurs narrateurs et rédacteurs, j’ai finalement décidé en 2006 de concentrer quasi exclusivement mon travail avec ces derniers pour recueillir un maximum de textes suffisamment exploitables pour envisager d’être publiés, ce qui m’a permis aussi de minimiser les coûts (car tous les narrateurs et rédacteurs demandaient à être rémunérés, au nombre de pages ou d’heures d’enregistrement).
Sur la photo, quatre hommes mâchent la coca autour d’une table dans une maloca (grande maison traditionnelle). Tout au fond, le vieux soigneur Mario Matapi (décédé en juin 2011) est assis dans son hamac dans la pénombre. Il est en train de dicter l’Histoire des trois frères blancs* à l’homme à sa gauche, qui saisit le texte sur un Alphasmart 3000.**
En face de cet homme, César Matapi transcrit le mythe d’origine (Karipú Lakena) en l’écoutant sur le magnétophone MiniDisc qui m’avait permis de l’enregistrer auprès de Mario.
Au premier plan, Edilberto Yucuna est un soigneur qui a transcrit pour moi bon nombre des mythes de son père, Milciades Yucuna. L’ordinateur portable n’est pas assez autonome pour pouvoir y saisir des récits dans un lieu manquant d’électricité (même si l’éclairage est ici assuré par un panneau solaire que j’avais installé dans la maloca). L’ordinateur n’est là que pour en montrer l’utilisation aux indigènes, et pour stocker les informations recueillies avec l’Alphasmart lorsque le support mémoire de ce dernier est saturé.
* FONTAINE Laurent, 2008, Récits des Indiens yucuna de Colombie. Textes bilingues. L’Harmattan, p. 112-136.
**L’Alphasmart 3000 est un terminal de saisie particulièrement résistant et autonome, permettant de stocker et de transférer des données sur un ordinateur, ou de les imprimer au moyen d’une imprimante externe (c’est Jean-Pierre Caprile qui me l’avait conseillé).

© Laurent Fontaine (CNRS-Lacito, août 2006)

Lieu : Amérique du Sud, Colombie, La Pedrera – Langue : yucuna

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