La recherche au Lacito

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Anthropologie de la parole

Participants jusqu’à fin 2008.

  • Responsable : Bertrand Masquelier
  • Membres CNRS et de l’université :Micheline Lebarbier – Isabelle Leblic – Sylvie Mougin – Odile Issa
    Autres membres : Apollinaire Anakesa – Laurent Fontaine – Nathalie Guezennec – Françoise Le Guennec-Coppens – Julia Ogier-Guindo
  • Doctorants participants : Stéphanie Geneix-Rabault – Hubert Schmitt – Damien Villela
  • Chercheurs associés : André-Marie Despringre – Graham Furniss – Suzanne Fürniss – Yves Moñino – David Parkin – Perla Petrich
  • Ancrage géographique : Afrique (Afrique de l’Est – Congo Kinshasa – Tchad) – Amérique centrale (Trinidad & Tobago) – Amérique du Sud (Colombie – Guyane) – Asie (Chine) – Europe (Belgique – Pays de France – Roumanie)
  • Thèmes interdisciplinaires : Anthropologie – Ethnomusicologie – Linguistique – Sémiotique

L’étude des phénomènes langagiers relève du croisement de perspectives distinctes. Ses problématiques s’inspirent ainsi des questionnements de l’anthropologie sociale à propos du langage et de ses usages, de ceux de la linguistique à propos des interactions verbales et de la cognition (située et incarnée), de ceux de l’ethnomusicologie concernant l’ancrage du musical dans la communication verbale, comme de ceux de la sémiotique sur les formes multimodales de la communication. Dans chacun des cas, il s’agit donc d’interrogations à caractère interdisciplinaire.
Les terrains de recherches relèvent des méthodologies de l’ethnographie (observation participante), et de celles qui s’appliquent aux objets spécifiques qui sont étudiés (enregistrements sonore et audiovisuel, etc.). Ces terrains sont menés en Afrique (Cameroun, Tchad, Kenya, Comores), en Amérique centrale (Guatemala) et du Sud (Colombie), dans les Caraïbes, en Europe (pays de France, Roumanie, Italie). Noter que les terrains ne sont pas limités aux seules sociétés rurales, mais concernent tout autant des communautés (proches ou lointaines) urbaines et industrielles. C’est donc une grande variété de faits sociaux, langagiers et musicaux, qui sont pris en compte par les recherches et les problématiques de ce thème.

Parole-Musique, systèmes complexes de la parole chantée : exemples du chant traditionnel des pays de France

Participants : A. Anakesa, A.-M. Despringre, S. Barreto, J.-J. Castéret, S. Gautier, S. Geneix-Rabault, M. Jeannin, S. Mougin, E. Ordoñez, H. Schmitt, D. Villela

Cette opération de recherche réunit ethnolinguistes et ethnomusicologues, une choréologue, qui s’associent afin d’examiner certains rapports entre parole, parole chantée musique, rythme et mouvement.
L’émergence des catégories pertinentes et la modélisation des systèmes cognitifs sous-jacents sont particulièrement mis en œuvre à partir de l’observation comparée des divers terrains choisis suivants : Béarn, Flandre, Bretagne, Limousin, Vendée, Guyane, La Réunion, Vénézuela, Trinidad, Canaries, Roumanie, etc. La notion de « style cognitif » est centrale dans l’appréhension et la distinction des cultures en présence.
Ces études veulent contribuer à une meilleure connaissance d’un continuum – que l’on peut supposer – entre le verbal parlé et le verbal chanté. Les œuvres poético-musicales sont étudiées à la fois par des analyses concomitantes de la mémoire du corps et de l’esprit.
L’opération met en œuvre et s’appuie sur le RADdo : Réseau d’Archives et de Documentation de l’Oralité en collaboration avec l’Ethno-doc (concept-AREXCPO en Vendée), la BnF, le Mnatp.

Séminaires “Ethnomusicologie et cognition : analyse des relations Langue-Musique dans la chanson traditionnelle”

Les séminaires ont lieu généralement les mardis de 14h à 17h, au Lacito, rez-de-chaussée, en salle 007
Ils font appel à de nombreux documents vidéos originaux tournés par les conférenciers

  • 15 janvier 2008
    Hubert Schmitt (Paris IV), Du parlé au chanté, l’accent comme paramètre pour déterminer l’identité limousine
    Observer à travers la chanson limousine les signes de l’identité des gens de cette région. Le Limousin est à l’extrême Nord de l’Occitanie française mais il se différencie des autres dialectes occitans notamment par son accentuation à tendances oxytoniques. Du Nord au Sud le corpus enregistré par Ferdinand Brunot (Sorbonne) est analysé à l’aide du logiciel Praat. Cette étude a pour objectif de comparer l’accent du parlé au chanté, à l’aide d’un maximum d’éléments mesurables. Ceci nécessite la parfaire connaissance de l’accent de la langue parlée dans le limousin. Les résultats de ces analyses servent à établir l’existence de particularités propres à mieux caractériser l’identité limousine.
  • 8 janvier 2008
    Jean-Philippe Amar (Paris IV), Les teamim, des signes pour chanter la Thora
    Depuis le VIe siècle avant l’ère chrétienne, la Bible hébraïque fait l’objet d’une cantillation publique, suivant une notation (les teamim) qui a été élaborée au Xe siècle pour préserver une tradition de la récitation et du découpage adéquats des textes bibliques. C’est une forme de notation musicale qui génère une ponctuation. De plus, accordant une priorité au texte aux dépens de la mélodie, cette notation n’est pas stricte, musicalement. Elle n’indique pas de notes ni d’intervalles. Elle équivaut à une sorte de sténographie musicale destinée à régler la succession de formules mélodiques. Ainsi, le contour de la formule inscrite peut varier suivant l’interprète. Dans les diverses communautés juives parisiennes actuelles, originaires de multiples régions, on peut observer cette variété d’interprétations.
    Lùcia Campos (Paris IV-bourse Alban, Europe-Brésil), « Tout cela ensemble en même temps » : le choro, le forró et les bandas de pífanos dans la musique d’Hermeto Pascoal
    D’après le chemin musical d’Hermeto Pascoal, les trios de forró, les regionais de choro et les bandas de pífanos ont été mis en relation, en tant que formations instrumentales traditionnelles du Brésil, grâce auxquelles plusieurs genres musicaux ont pu être employés. Pascoal a incorporé les langages musicaux traditionnels, mais il a aussi intégré ses écoles et ses paysages sonores à travers une écoute et une intention musicale particulières. La musique développée par Pascoal nous a permis de questionner les catégories musicales établies – musique populaire, folklorique, savante – lorsqu’elle présente des éléments de ces trois catégories, sans les distinguer. Pascoal propose une expérience musicale intégrale à partir d’une écoute ample et libre qui réalise le mélange de sonorités caractéristiques de son œuvre.
  • 20 décembre 2007
    André-Marie Despringre (UPS 2561) Ethnomusicologie et cognition : théories et méthodes
    Introduction à la relation entre anthropologie et cognition, plus particulièrement à travers le cas de l’ethnomusicologie : rapports langue-musique-danse et cognition, rôle de l’analyse sémiotique dans l’identification des paramètres d’ordre cognitif.
  • 15 mai 2007
    Philippe Salort (Paris IV), Chants religieux de la confrérie San Martino de Patrimonio : Processus d’élaboration d’une tradition vocale en Corse, entre tradition et invention
    La confrérie de Patrimonio crée depuis une dizaine d’années son propre langage musical en élaborant des pratiques et des systèmes de communication puisés dans diverses coutumes corses. Avec l’appui des confréries insulaires dépositaires des savoirs musicaux, ce répertoire polyphonique tend à évoluer et se construire sans cesse. L’emploi de la langue toscane et du style polyphonique en falsobordone, nous montre cependant que les transformations générées s’intègrent aux critères constitutifs d’une identité partagée avec les autres confréries corses.
    André-Marie Despringre (UPS 2561), Réinvention des traditions chantées et dansées
    Courtes séquences filmées provenant d’enquêtes sur les Bushingues de Guyane (levée de deuil chez les Aluku, 2006), et le groupe Lavi Danbwa (prestation folklorique des Aluku de Cayenne, Miss Guyane 2003)
    Chants en situation de Carnaval à Saint-Georges chez les créoles (2006) comparés aux chants dansés par le groupe Wapa (2005) qui offre des comédies folkloriques mettant en valeur le Mayouri : travail collectif de défrichage d’un abattis, la fabrication d’une pirogue, la construction d’un carbet. Chants et danses de Muzillac au XXIe siècle (présentation de la page web du Centre Haudricourt), Chants et danses de Vendée, de la monodie à la polyphonie.
    Anne Sophie Lesgourgues (Master sur chansons de Jacques Brel), “L’appareil formel de l’énonciation” (Benveniste1970), extrait des Problèmes de linguistique générale (1974)
    Après avoir posé les principes d’une science linguistique qui s’articulerait en deux domaines (sémantique et sémiotique) et avoir affirmé le primat du temps linguistique dans la perception humaine de la temporalité, Emile Benveniste consacre un article à l’énonciation, qu’il pose, en tant que praxis, à la fois comme seule actualisation possible de la langue et comme subjectivation maximale. Il propose de la sorte l’ouverture de nouvelles voies pour l’analyse concrète de discours et pour une théorie sémiologique globale.
  • 10 mai 2007 (jeudi)
    Jean-Jacques Casteret (Institut occitan), Le sens des constructions polyphoniques en Béarn
    Les productions polyphoniques sont construites selon de nombreux facteurs musicaux, sociaux et humains. Cet exposé s’attachera aux situations d’énonciation de la polyphonie et donc à la variation
    musicale. Il présentera plus particulièrement les situations d’interlocution et notamment le poids des représentations linguistiques et culturelles.
    Philippe Salort (Paris IV), Critères de sélection d’un corpus de chants reconstruits aujourd’hui par des confréries du nord de la Corse : tradition et modernité…
    Début d’une recherche prometteuse qui prend en compte le rôle du contexte musical corse actuel et les textes en latin, toscan, italien, corse, dans la reconstruction de traditions d’une confrérie villageoise.
  • 3 mai 2007
    André-Marie Despringre (UPS 2561- Paris IV), Fonction sémiotique du chant traditionnel : catégoriser un rythme
    Les analyses sont effectuées à partir des critères suivants : classement par grands genres, critère sémantique du texte, critère poético-linguistique, critère rythmique et musical, signification du rite, enfin, possibilités de comparaison des chants examinés dans des contextes similaires (exemple des chants de Saint-Martin du Westhoek à la fois belge et français). On peut observer également les mêmes formes employées dans des contextes variés. La pertinence d’un corpus n’implique cependant pas l’exhaustivité de l’information…
    Lucia Campos (Paris IV), Etude des origines européennes, des adaptations et réactualisations des rythmes présents dans trois différentes traditions de la musique populaire brésilienne – la “ciranda”, la marche et le “frevo”
    Dans son mémoire de Master, obtenu à l’Université Fédérale de Minas Gerais, à Belo Horizonte, en juin 2006, Lúcia Campos a étudié l’influence de la musique traditionnelle brésilienne – le “choro”, les “bandes de fîfres” et les “trios de forró” – dans la musique d’Hermeto Pascoal, compositeur brésilien connu pour sa créativité. Ses compositions se particularisent par des fusions de traditions, de sonorités et par l’utilisation d’instruments et de timbres non-conventionnels. À partir de ce travail, elle a proposé comme sujet de thèse l’étude des origines européennes, des adaptations et réactualisations des rythmes présents dans trois différentes traditions de la musique populaire brésilienne – la “ciranda”, la marche et le “frevo”. Dans ces jeux de rue, on ne peut séparer l’instrument du chant, le chant de la danse, les relations entre le public et les joueurs. Il s’agira d’examiner leur caractère démocratique et les caractéristiques de la création culturelle en action. L’étude comparée des traditions européenne et brésilienne permettra d’insérer le projet dans un cadre de référence élargi, qui pourra contribuer à une meilleure connaissance de l’élaboration multiculturelle de la musique brésilienne et du syncrétisme des cultures qu’elle exprime.
  • 9 janvier 2007
    Hubert Schmitt (LACITO-Paris IV) et Apollinaire Anakesa (LACITO-Paris IV), Le logiciel “Praat” au service de l’analyse de l’accent. De la parole à la parole chantée : le cas des chants occitans du Limousin
    Transcription phonétique des paroles de chansons dans différentes variantes de parlers en Occitan limousin. Recherche des triangles vocaliques de ces parlers. Comparaison de l’accentuation de la ligne mélodique parlée et chantée. Recherche de constantes identitaires.
  • 19 décembre 2006
    Laetitia Bourmalo (CERCI, Nantes), Analyse linguistique du discours des chansons de tradition orale du pays de Guérande : le problème de la validité du corpus
    Le corpus d’étude sur lequel repose notre travail de thèse est un recueil de chansons établi par F. Guériff, Le trésor des chansons populaires et folkloriques du pays de Guérande, réunissant des transcriptions de chansons recueillies au XIXe et au XXe siècle par différents folkloristes et par Guériff lui-même. Avant toute analyse, nous devons donc nous interroger sur la méthodologie employée par les folkloristes du XIXe siècle et sur la méthodologie employée par Guériff, folkloriste du XXe siècle ; cette question de la méthodologie des folkloristes est primordiale car c’est elle qui a défini notre objet d’étude.
    Eftychia Drousta (Paris IV), Les chants a capella chez les Pomaques, approche poético-musicale, analyse de la structure stylistique et mélodique vers des modèles vocaux
    Projection d’un film tourné lors d’un voyage sur le terrain de recherche. Présentation du répertoire vocal d’un village pomaque en Thrace Occidentale. Approche sociale et anthropologique à partir de la pratique du chant. Analyse linguistique et ambiguïtés de la structure de la métrique musicale.
  • 12 décembre 2006
    André-Marie Despringre (UPS 2561), Ethnographie et sélection de corpus de chants traditionnels
    Le choix des formes poético-musicales à analyser est dit pertinent s’il tient compte de critères contextuels variés susceptibles de permettre des comparaisons – internes et externes à la culture – les plus nombreuses possibles. Il s’agit de trouver l’information nécessaire à la mise en série de mêmes chants interprétés dans différents rites, par des chanteurs de catégories sociales distinctes, observés si possible à différentes époques et enfin mis en correspondance avec les formes issues de sociétés plus ou moins proches.

Anthropologie linguistique et échanges sémiotiques

(Resp. J.-P. Caprile†)

Sous cette thématique, notre objectif sera de décrire, analyser et comparer la multiplicité des formes d’échange en fonction de leurs situations au sein de différentes sociétés.
Pour relever un tel défi, nous avons décidé de reconsidérer l’héritage des fondateurs de l’anthropologie linguistique (Hanks, Hymes, Duranti, etc.) afin de mieux redéfinir les concepts et les méthodes employés. Nous mettrons en évidence et analyserons des variétés et de la variation, puisque l’anthropologie linguistique comme la sémiotique des cultures partent de diversités et de formes pour lesquelles la variabilité est un trait commun.
Des logiciels de traitement automatique du langage (par exemple, Lexico 3) seront utilisés pour comparer non seulement des “genres de discours”, notamment dans des corpus recueillis à partir d’énoncés oraux, mais surtout leurs caractéristiques, compte tenu de leur utilisation dans leurs situations d’échanges.
Notre recherche se veut surtout anthropologique dans la mesure où elle évite d’examiner l’échange en l’isolant de son contexte social. Elle cherche au contraire à le relier à l’ensemble du système social duquel il participe, et à expliquer son articulation aux institutions spécifiques de chaque société. Tout le problème (maussien) de notre recherche consiste alors à montrer comment un échange se révèle relié aux autres, et à expliciter le fonctionnement des institutions qu’il mobilise.

Participation et valorisation

Ce programme vise à étudier les formes de participation (mutuelles) entre populations locales et intervenants extérieurs (agents du développement, chercheurs sur le terrain). Il se base sur des méthodes d’enquête ethnographique qui explorent la diversité des échanges parmi lesquels ces formes de participation prennent place, et utilisera les techniques audiovisuelles numériques comme instruments d’investigation et de conservation. Ces travaux veulent d’une part valoriser les patrimoines culturels étudiés et, d’autre part, guider la réalisation de projets de développement qui seraient intégrés dans le champ de l’enquête.
  D’un point de vue général, un tel programme est lié à la difficulté croissante des chercheurs et des développeurs à établir ou entretenir avec les populations locales des conditions de coopération mutuellement acceptables. Ce qui tend à faire échouer de nombssreux projets, qu’ils soient académiques, politiques, économiques, écologiques, éducatifs, sanitaires ou autres. D’où notre souci ethnographique de décrire et de présenter par des moyens audiovisuels les conditions de coopération, qu’elles aboutissent à des succès ou à des échecs. Dans ce programme, nous pouvons séparer deux types d’activités dont les apports sont distincts tout en étant coordonnés et interdépendants : a) la recherche participation, et b) la recherche valorisation.

Recherche participation

En dehors des études qui portent sur les activités d’autres chercheurs et des agents du développement sur le terrain, nous participons à la réalisation de micro-projets. Au moins deux dentre eux visent à enseigner et à utiliser les techniques informatiques, notamment à des fins éducatives dans la perspective cognitive considérant les apports respectifs des sciences cognitives et des sciences humaines et sociales (dont le programme RTP du CNRS et l’Ecole Thématique Eiah : Environnement informatique et apprentissage humain, entre autres). L’un de ces projets est réalisé en Amazonie colombienne , l’autre en Afrique Centrale . D’un point de vue strictement heuristique, de tels micro-projets ont l’avantage de familiariser des populations minoritaires, ou défavorisées, avec l’écriture de leurs langues pour aborder avec de nouveaux moyens leur culture, leur littérature orale ou leur usage du langage.
La participation à ces micro-projets nous donne également davantage de moyens pour analyser – dans leur ensemble et selon nos méthodes ethnographiques spécifiques – les différentes étapes nécessaires à leur préparation, leur mise en oeuvre et leur suivi.
La réalisation de micro-projets prévoit d’établir des partenariats avec les institutions du pays d’accueil (universités, instituts de recherche, ONG, écoles, associations, communautés religieuses, etc.). Par ailleurs, il conviendra d’engager de nouvelles relations avec les institutions françaises, européennes ou multilatérales intéressées à la réalisation de ces activités.

Recherche valorisation

Ce type d’activité a pour but de diffuser (auprès des différents publics ciblés) des matériaux audiovisuels – recueillis d’abord à des fins ethnographiques – présentés de façon adéquate. Il cherche non seulement à rendre compte des patrimoines culturels de manière à permettre de les analyser scientifiquement, par différentes disciplines ou approches, mais aussi à les valoriser en soulignant leur richesse et leur spécificité. Il fournit un matériel descriptif précis sur les différentes formes d’échange (dans des cadres quotidiens ou cérémoniels, traditionnels et modernes) et sur les langages employés (conversations transcrites et interprétées) aussi bien parmi les populations concernées que dans leurs interactions avec les intervenants extérieurs. Ainsi, les techniques audiovisuelles nous permettent de préciser les observations recueillies par l’enquêteur, et de constituer différents types de documents (film, CD ROM, DVD etc.). L’ensemble de ce matériel pourrait être archivé (base de données) et retravaillé à de multiples fins. Ce qui, par une confrontation des réflexions sur les différentes méthodes d’utilisation de ces instruments, devrait accroître leur valeur heuristique en sciences sociales et en sciences du langage. Enfin, certains matériaux audio-visuels produits seront prochainement accessibles aux autres chercheurs (afin de partager analyses et perspectives), ainsi qu’au « grand public » (pour valoriser les travaux de la recherche et faire connaître les patrimoines culturels étudiés) et aux sujets de l’enquête (pour mieux connaître leurs propres interprétations sur leurs activités, et accroître leur intérêt sur les recherches qui les concernent).

Nous envisageons de diffuser nos enregistrements vidéo effectués en Colombie et au Tchad avec leurs transcriptions, traductions et commentaires. Ce qui nécessitera des méthodes de montage particulières pour pouvoir les analyser en « séquences ». Enfin, ces travaux tentent de poser les principes théoriques, méthodologiques et technologiques d’une Base de données multimédia sur les performances sémiotiques multimodales des « acteurs des patrimoines culturels de tradition orale ».

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