M. Boukary Boro a soutenu sa thèse intitulée
Le yá zɔni : nom de combat des lutteurs sanã du Burkina Faso, à la Sorbonne Nouvelle Paris III
Le jeudi 09 décembre 2021 à 14 h
Le jury était constitué de :
Prof. Michèle CROS, Professeur des Universités, Université de Lyon 2. (Présidente)
Mme Dominique CHEVÉ, Docteure en anthropologie, chercheuse associée au CNRS/UCAD. (Examinatrice)
Prof. Sophie CHAVE-DARTOEN, MCF-HDR, Université de Bordeaux. (rapporteuse)
Mme Agnieszka KEDZIERSKA MANZON, Directrice d’études, EPHE. (rapporteuse)
Prof. Cécile LEGUY, directrice de thèse, Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle-LaCiTO, UMR7107.
Résumé :
Au Burkina Faso, les Sanã sont culturellement identifiés et reconnus par leur aptitude dans la lutte traditionnelle. C’est une pratique sportive ancestrale qui s’accompagne d’une autre pratique : celle qui consiste pour les lutteurs à s’attribuer des noms dans le cadre des combats. Ces surnoms, fortement caractérisés par leur charge imagée, servent à identifier les lutteurs et exprimer leur signature de combat, d’une part, et sont surtout utilisés, d’autre part, comme un moyen de dissuasion des adversaires. Au-delà de la lutte traditionnelle, qui est la situation sociale par excellence d’énonciation de ce nom, le yá zɔni est également utilisé dans plusieurs autres contextes pratiques de la vie quotidienne. Ces derniers sont surtout des cadres où le courage, l’endurance, le dépassement de soi sont les qualités qui doivent caractériser les protagonistes. Dans ces situations aussi, ce nom sert de moyen pour l’individu d’impressionner ses concurrents. Finalement, le nom de combat constitue pour l’individu un canal de construction et d’expression d’une identité sublimée, dans la mesure où quel que soit le yá zɔni, l’image qui y est projetée est celle d’un homme sûr de sa force et de pouvoir dominer les autres.
Mots-clés : Sanã, lutte traditionnelle, nom de combat, moyen de dissuasion, identité sublimée.
Mme GUTOVA Evgeniya a soutenu sa thèse intitulée
Variétés berbères senhaja: phonologie, morphologie et morphosyntaxe, à la Sorbonne Nouvelle Paris III
Le samedi 04 décembre 2021
Le jury était constitué de :
Prof. Catherine Taine-Cheikh, directrice de thèse, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 – LaCiTO, UMR7107.
Prof. Vermondo Brugnatelli, Università di Milano-Bicocca. (rapporteur)
M. Alexandre François, directeur de recherche, LaTTiCe-CNRS, UMR8094.
Prof. Maarten Kossmann, Leiden University. (rapporteur)
Prof. Amina Mettouchi, EPHE-CNRS, Paris.
Résumé :
Cette thèse présente une étude polylectale de plusieurs variétés berbères senhaja (nord-ouest du Maroc), soulignant les différences et points communs entre elles. Basée sur des données de terrain issues de sept variétés, elle porte une attention particulière à trois variétés : le ketama, le hmed et le zerqet. Ces variétés sont importantes pour la compréhension de la variation linguistique et de l’histoire de la région. Le senhaja présente des similitudes avec le ghomara, parlé plus à l’ouest, et le tarifiyt, parlé plus à l’est, mais les différences restent substantielles. Le senhaja et le ghomara pourraient avoir une origine commune. La thèse couvre les principaux domaines de la langue (phonologie, morphologie, morphosyntaxe) et s’intéresse aux phénomènes de linguistique de contact. Le senhaja a été fortement influencé par l’arabe dans son lexique, sa morphologie et sa syntaxe. Le modèle arabe de dérivation se retrouve dans la formation de causatifs et de participes de verbes d’origine berbère. Les adjectifs forment une classe distincte, ce qui n’est pas courant en berbère. Dans certaines variétés, les adjectifs sont conjugués, ce qui les rend similaires aux verbes. Une autre particularité est le comportement divergent des clitiques verbaux. En berbère, les clitiques sont préverbés dans des conditions syntaxiques spécifiques. En ketama, l’attraction des clitiques peut être incomplète et le clitique déictique peut être répété. Dans d’autres variétés, les clitiques peuvent rester postposés, alors qu’ils devraient être préposés. La réanalyse, la grammaticalisation et la volonté d’éviter l’ambiguïté peuvent expliquer le comportement divergent des clitiques du senhaja.
Mots-clés : Senhaja, Berber, Northern Morocco, verbal morphology, morphophonology, clitics, partial clitic fronting, contact linguistics, grammatical borrowing, polylectal grammar, descriptive grammar, dialectal variation.
Mme Valentina ALFARANO a soutenu sa thèse intitulée
A grammar of Nalögo, an Oceanic language of Santa Cruz Island, à l’INALCO
Le vendredi 9 juillet 2021
Le jury était constitué de :
Prof. Isabelle Bril, directrice de thèse, INALCO-LACITO-CNRS, UMR 7107.
Prof. Åshild Næss, directrice de thèse, Université d’Oslo.
Prof. Sebastian Fedden , Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.
Prof. Kilu von Prince, Humbold H. Universität, Düsseldorf.
et de Dr. Stefan Schnell (rapporteur), Otto-Friedrich Universität, Bamberg.
Résumé :
Cette thèse est la première description de la langue nalögo, parlée sur l’île Santa Cruz (Province Temotu, aux îles Salomon). C’est une langue océanienne du groupe Reef-Santa Cruz (RSC). Les données analysées ont été collectées par l’auteure dans les villages de Nea et Nemboi lors d’une enquête de terrain d’environ six mois. Les langues du groupe RSC sont qualifiées d’‘aberrantes’ au sein de la famille océanienne. Après de longs débats sur leur origine, elles sont maintenant reconnues comme des langues océaniennes faisant partie de la grande famille austronésienne. Les langues RSC présentent des traits grammaticaux inhabituels, surtout dans la structure de la phrase. L’äiwoo, l’une des langues RSC, parlée sur les îles Reef, a un système de voix symétriques, qui a ensuite disparu quand le proto-océanien s’est séparé du reste de la famille austronésienne. L’objet de cette thèse est de décrire les caractéristiques essentielles phonologiques, morphologiques et syntaxiques du nalögo, d’analyser la structure de la phrase et les relations grammaticales de cette langue. Le nalögo a un système fondé sur des variations de transitivité et montre un grand nombre de procédés de changements de valence. Malgré des différences notables entre les deux systèmes, le nalögo partage toutefois certains traits avec la langue äiwoo, et plus généralement avec les langues austronésiennes occidentales.
Mots-clés : langues océaniennes, langues du groupe Reef-Santa Cruz, description grammaticale, relations grammaticales, changement de valence.
M. Paul HORLEY a soutenu sa thèse intitulée
Complex iconographic, paleographic and structural analysis of rongorongo script in cultural context of Rapa Nui (Easter Island) à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
Le vendredi 26 février 2021
Jury en visioconférence :
Prof. Isabelle Bril, directrice de thèse, EPHE-LACITO-CNRS, UMR 7107
Prof. Konstantin Pozdniakov, directeur de thèse, INALCO, LLACAN-CNRS, UMR 8135
Prof. Jan J. Boersema, University of Leiden
Prof. Catie Orliac, Directeur de Recherches Emérite, ARSCAN, UMR 7040
Prof. Claude Rilly, Directeur de Recherches, EPHE, LLACAN-CNRS, UMR 8135
Prof. Burkhard Vogt, German Archaeological Institute, Bonn
Résumé :
Cette thèse a pour but d’améliorer et de compléter la documentation et l’analyse iconographique et linguistique des inscriptions rongorongo de l’île de Pâques (Rapa Nui) et de comparer ces inscriptions à d’autres formes d’art sculptées dans le bois et la pierre, afin d’identifier plus précisément la place de l’écriture rongorongo au sein du vaste patrimoine culturel de Rapa Nui. L’étude des artefacts originaux et de leurs photographies numérisées à haute résolution a permis d’identifier avec une bien meilleure précision les signes existants et les corrections effectuées par les scribes ; elle permet notamment de distinguer les contours pre-incisés et le tracé définitif des glyphes. Une analyse comparative de textes en langue rapanui et de l’écriture rongorongo a également permis d’identifier les similitudes structurelles essentielles entre ces inscriptions et les langues polynésiennes orientales. Divers appendices comportent des listes de mots du 18ème et 19ème siècle et leurs cognats en Proto-polynésien.
Mots clés : Rapa Nui (île de Pâques), écriture rongorongo, linguistique polynésienne, études culturelles et anthropologiques.
Mme Song TAN a soutenu sa thèse intitulée
L’analyse phonologique, syntaxique et lexicale des spécificités du mandarin du Nord-Est parlé au Liaoning, Paris IV
Le jeudi 17 décembre 2020
Jury :
Mme Françoise Guérin, Maître de conférence – HDR, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 4 (directrice de thèse)
M. Chong QI, Maître de conférence, Université de Paris. (co-directeur de thèse)
Mme Hilary CHAPPELL, directrice d’études, EHESS-CRLAO
Mme Maria TSIGOU, Maître de conférence – HDR, Université Ionienne (Grèce)
M. Marc Duval, Maître de conférence habilité à l’Université Paris-Sorbonne
M. Chong QI, Maître de conférence, Université de Paris.
Mme Françoise Guérin, Maître de conférence – HDR, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 4
M. Christos CLAIRIS, professeur émérite, Université de Paris. (rapporteur)
Mme Hilary CHAPPELL, directrice d’études, EHESS-CRLAO. (rapporteur)
Résumé :
Le mandarin du Nord-Est est une variété du mandarin parlée dans le Nord-Est de la Chine, région que l’on appelait autrefois la Mandchourie. Cette variété du mandarin est considérée comme étant proche de la langue standard et il existe peu d’analyses rigoureuses concernant ses spécificités. Cette thèse se donne pour objectif de décrire et d’analyser aux niveaux phonologique, syntaxique et lexicale le mandarin du Nord-Est parlé dans le Liaoning (province la plus peuplée du Nord-Est). Ce travail a été réalisé à la suite de la collecte des données orales enregistrées avec des informateurs de différentes générations. S’appuyant sur les préceptes de la théorie fonctionnaliste et respectant le principe de pertinence aux niveaux des unités de première et de deuxième articulation, ce travail tente d’établir le système phonologique de cette variété en montrant clairement les particularités. Au niveau syntaxique, cette thèse cherche à mettre en valeur des spécificités grammaticales en partant des faits réels langagiers et s’intéresse enfin à l’analyse lexicale qui traite à la fois des lexèmes empruntés et des lexèmes propres à cette variété. L’influence de la langue standard par le biais de la scolarité, de la littérature et des médias fait que le mandarin du Nord-Est tend à se perdre en contexte formel. La comparaison avec le mandarin standard est aussi présente dans cette thèse pour faciliter la compréhension des changements, permettant ainsi de donner un reflet exact de la vitalité du mandarin du Nord-Est. Avec des données utilisables pour tous, cette thèse est destinée à ceux qui s’intéressent à la linguistique chinoise dont les recherches ne cessent de se développer depuis de nombreuses années.
Mots clés : linguistique chinoise ; mandarin standard ; mandarin du Nord-Est ; théorie fonctionnaliste ; système phonologique ; voyelle rhotique et rhotacisation ; préposition搁 GE ; morphèmes de degrés 老 LAO ; négatifs 不 BU et 没 MEI ; emprunts lexicaux ; toponymes ; zoonymes ; phytonymes ; expressions calembouresques.
M. Ning WANG a soutenu sa thèse intitulée
L’acquisition du voisement des occlusives du français par des sinophones : locuteurs wu et non-wu, dans le cadre de Paris IV
Le mardi 15 décembre 2020
Jury :
Mme Françoise Guérin, Maître de conférence – HDR, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 4 (directrice de thèse)
M. Didier Demolin, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. (co-directeur de thèse)
M. Hans Van de Velde, professeur de Sociolinguistique, Fryske Akademy, (Le président du jury)
M. Alexis Michaud, directeur, CNRS -LACITO, UMR 7107
M. Denis Costaouec, Maître de conférence, Université Paris Descartes
M. Marc Duval, Maître de conférence habilité à l’Université Paris-Sorbonne
M. Hans Van de Velde, professeur de Sociolinguistiques, Fryske Akademy, (rapporteur)
M. Xiaoquan Zhu, Nanjing University Of Aeronautics and Astronautics (rapporteur)
Résumé :
Après avoir dégagé le système phonologique de la langue wu parlé à Suzhou selon les principes de la phonologie fonctionnelle basée sur la pertinence communicationnelle, nous nous sommes intéressé à la substance phonique des phonèmes occlusifs, en décrivant finement le voisement, l’aspiration ainsi que la voix soufflée liée au registre tonal. Le premier enjeu étant de prouver que les locuteurs du wu produisent effectivement une réalisation voisée en fonction de la position de la consonne et du registre tonal dans un contexte particulier. Nous avons alors enregistré la production d’une vingtaine de locuteurs natifs de Suzhou des deux sexes et de deux générations différentes. Nous avons ensuite mesuré les paramètres acoustiques tels que F0, VOT, v-ratio, H1-H2, H1-A1, H1-A2 et CPP. Ces résultats ont été statistiquement traités avec les méthodes de l’ANOVA, l’ART et le GLMER sur les réponses de type binomial.Le but ultime étant de savoir si le voisement constaté chez les locuteurs wu influait sur l’apprentissage de la perception et de la production des phonèmes occlusifs voisés du français et les avantageait par rapport aux Chinois qui ne parlent que mandarin. Pour ce faire, nous avons sélectionné une trentaine d’apprenants débutants dont la moitié était des locuteurs du wu et l’autre moitié était des locuteurs ayant le mandarin pour langue maternelle, pour procéder à une série de tests de perception et de production portant essentiellement sur les occlusives du français. Leurs résultats ont été analysés et comparés en appliquant les principes des modèles réputés dans le cadre de la Second Language Acquisition tels que Speech Learning Model et Perceptuel Assimilation Model.
Mots clés : angue wu, Variété de Suzhou, Registre tonal, Voix soufflée, Voisement, Acquisition de L2, Perception, Production, Français (langue) — Étude et enseignement — Locuteurs du chinois, Aspiration (phonétique)