La recherche au Lacito
Opérations de recherche
Adoption, parenté, parentalité : des perspectives comparatives entre tradition et globalisation (depuis décembre 2010)
|
|
Opérations de recherche
Axe 3 – Anthropologie sociale et linguistique
- Le dit, le non-dit, le “dire autrement” et l’implicite… (2004-2010)
- Interlocution et espaces publics (2006-2013)
- Changement linguistique et écologie sociale (2008-2011)
- Adoption, parenté, parentalité : des perspectives comparatives entre tradition et globalisation (depuis décembre 2010)
- Nomination, dénomination et terminologie de parenté (termes d’adresse, de référence et teknonymes) (2005-2011)
- Terrains (2015-2017)
- Métaphore(s) : L’énonciation métaphorique en situation (2013-2018)
- Indexicalités langagières et sociales (depuis octobre 2017)
- Jeux de Langage (depuis octobre 2018)
Journée d’étude
- 10 décembre 2010, Adoption et nouvelles parentés-parentalités (présentation)
Mes recherches sur la parenté kanak, qui ont montré l’importance des transferts d’enfants (2000) procédant par cumul de filiation et non pas par substitution, m’ont amenée à développer des collaborations avec d’autres chercheurs travaillant sur les mêmes sujets dans diverses aires culturelles. Ainsi, j’ai travaillé sur le thème de l’adoption en liaison avec :
- la problématique de l’abandon face au don,
- les différentes conceptions de la filiation dans le monde,
- la confrontation entre adoption traditionnelle et adoption internationale.
Ces travaux en collaboration, notamment avec S. Lallemand, C. Collard et F.-R. Ouellette (Montréal), C. Fonseca (Rio de Janeiro), se sont concrétisés par la publication sous ma direction d’un ouvrage intitulé De l’adoption. Des pratiques de filiation différentes (2004). Ce livre, en traitant de l’adoption traditionnelle et de l’adoption internationale, montre qu’il n’est plus possible aujourd’hui d’opposer les deux types d’adoption puisque ce sont souvent les mêmes enfants qui circulent dans les deux cas. Le placement et le déplacement des enfants de leur famille d’origine vers d’autres familles se produisent maintenant de façon combinée et intriquée, dans un contrôle global et mondialisé (convention internationale des droits de l’enfant et réglementation de l’adoption internationale), puisque ce sont les sociétés défavorisées qui donnent aujourd’hui des enfants aux sociétés occidentales (2004). Cet ouvrage permet de faire le lien au niveau théorique et conceptuel entre nos propres sociétés et les autres sociétés, en présentant diverses formes de manipulation de la parenté dans un même continuum. Un autre intérêt de ce livre, à multiples voies, est de montrer que le fosterage tout comme l’adoption sont des institutions qui évoluent et qui s’adaptent à la mondialisation, le « marché de l’adoption » actuel utilisant en les ajustant certains mécanismes de la circulation traditionnelle. Ces contributions permettent aussi de souligner l’inégalité de l’échange entre pays donneurs et pays preneurs d’enfants.
Ces réflexions sont menées en liaison avec les nouvelles formes de parenté dans nos sociétés. Dans la poursuite de ces travaux sur l’adoption et l’enfance, j’ai coordonné avec C. Collard un numéro d’Anthropologie et sociétés sur l’Enfance en péril (2009). Parallèlement à ce volume, nous avons dirigé un atelier dans le cadre du colloque international Anthropologie et sociétés : Anthropologie des cultures globalisées. Terrains complexes et enjeux disciplinaires à Québec (8-11 novembre 2007).
Depuis Québec, j’ai poursuivi ces réflexions en juin 2009 à l’Universidade do Estado do Rio de Janeiro, Brésil où j’ai été invitée à participer colloque A circulação de crianças : revisitando o “interesse prioritário” da criança / La circulación de niños: el “mejor interés” revisitado / The circulation of children: a reexamination of a child’s best interests, organisé par Adriana Vianna, Anna Uziel, Claudia Fonseca et Diana Marre. Ma communication a donné lieu à une publication en ligne (Leblic, 2012).
Pour continuer dans la même ligne à échanger avec mes collègues à un niveau internaitonal, j’ai monté cette nouvelle opération dont la première manifestation a été la journée Adoption et nouvelles parentés-parentalités le 10 décembre 2010 au CNRS Lacito que j’ai organisée autour de l’invitation de Chantal Collard. Cette journée a permis la rencontre de chercheurs anthropologues et de praticiens de l’adoption (associations de parents adoptifs ou psychologues et services sociaux ayant en charge la gestion de l’adoption) a été des plus intéressantes au niveau des échanges entre les participants, d’autant plus que la défection au dernier moment de deux des intervenants nous a permis de consacrer beaucoup plus de temps au débat. Je prépare une publication en ligne des interventions.
Une seconde journée devait avoir lieu en 2011 axée plus précisément sur l’adoption internationale comme mode d’intégration de l’étranger en parallèle à la captation d’enfants comme mode de reproduction du soi, de la parenté, de l’ethnie qui intègre l’autre, l’étranger, l’ennemi comme condition nécessaire et indispensable à sa survie et à sa reproduction. Son programme devait être construit autour de Barbara Yngvesson que je compte inviter pour venir nous présenter ses travaux sur l’adoption internationale et l’identité, à propos de son ouvrage Belonging in an Adopted World. Race, Identity, and Transnational Adoption (2010, Chicago, The University of Chicago Press, Chigaco Series in Law and Society, 264 p.) avec la présence notamment de Chantal Collard et Françoise Zonabend. Mais, entre temps, j’ai été invitée par Chantal Collard et Françoise Romaine Ouellette à venir participer au AAA à Montréal en novembre 2011 à la session Tracing Pathways of Kinship in Assisted Reproductive Technologies (Arts) and Adoption où j’ai présenté la communication suivante : From French Polynesia to France:the Legacy of Fa’a’amu Traditional Adoption In ‘international’ Adoption. Ce qui a conduit au report de cette journée qui devait rassembler en partie les mêmes personnes. D’autres prolongements de ces travaux sur l’adoption traditionnelle versus l’adoption internationqle se sont concrétisés dans d’autres invitations : à Lyon en octobre 2011(« Attachement, parenté, adoption et globalisation. Exemples océaniens ») au Congrès des cinq continents. Effets psychosociaux de la mondialisation sur la santé mentale: pour une écologie du lien social (19-22 octobre), à Liège en mars 2011 (« Adoption internationale, anthropologie de l’enfance ou des enfants ? »), dans le colloque Pour une anthropologie de l’enfance et des enfants. De la diversité des terrains ethnographiques à la construction d’un champ. Aujourd’hui, dans la prolongation des collaborations internationales, je poursuis en parallèle à cette opération Lacito un atelier Adoption and fosterage au sein de l’ASAO avec Judith Schachter (Carnegie Mellon University).
La deuxième journée sera donc programmée pour fin 2013.