La recherche au Lacito

Opérations de recherche

Depuis septembre 2015, nous organisons des rencontres informelles afin de permettre aux doctorants et aux chercheurs, du LACITO ou d’ailleurs, de venir présenter leur terrain. Quelles sont les conditions que l’on rencontre sur place ? Comment accède-t-on aux communautés ? Comment identifier les meilleurs locuteurs en fonction de son projet scientifique ? Quels obstacles, quelles solutions ? Ce terrain présente-t-il des difficultés logistiques ou techniques, des complications politiques, des dilemmes éthiques ? Comment les méthodes de travail ont-elles dû s’adapter à ces conditions ? Quelles découvertes ont émergé – qu’elles aient été espérées ou inattendues ?

L’accent ne serait pas mis sur les résultats scientifiques eux-mêmes (objets de séminaires à part), mais sur les conditions de ces missions, qui diffèrent beaucoup d’un pays à l’autre, d’un chercheur à l’autre. Un tel séminaire intéresse­rait, notamment, les doctorants, et serait ouvert à tous.

Exposés passés

  • 26 janvier 2017
    Exposé de ​赖云帆​ ​​Lai Yunfan (doctorant à Paris III​, co-dir. P. Samvélian & G. Jacques; CRLAO), sur À la découverte de la langue ​​khroskyabs : expériences de terrain
    Résumé :
    Le khroskyabs est une langue rgyalronguique dans la famille sino-tibétaine parlé au Sichuan, Chine. Sans tradition écrite, ni description précédente, cette langue présente une phonologie élaborée et une morphologie complexe. Dans cette présentation, je raconte mes expériences de terrain, et présente des anecdotes, ainsi que des astuces et techniques pour recueillir des données utiles.
  • 2 novembre 2016
    Exposé de James Costa (Maître de Conférences à l’université Sorbonne nouvelle) sur Enquêter sur la standardisation linguistique en Ecosse: entre diversité et uniformité
    Résumé :
    Dans cette présentation, je m’interrogerai sur les difficultés à enquêter sur la standardisation de l’écossais (Scots) en Écosse. L’écossais est une langue germanique qui, bien qu’écrite depuis le 14e siècle au moins, n’a pour autant jamais fait l’objet d’un processus de standardisation — ni même de grammatisation, pour reprendre l’expression employée par Auroux (1995). Cette absence de standardisation fait régulièrement l’objet de débats, dont je présenterai ici les enjeux principaux. J’évoquerai les tensions qui émergent sur le terrain entre, d’une part, une volonté de promouvoir une langue sans standard comme une forme de liberté — voire d’hédonisme et d’anarchisme, selon les termes du romancier James Robertson — et d’autre part, les conséquences pour les locuteurs. En particulier, j’analyserai plusieurs moments issus de mon travail ethnographique sur la standardisation de l’écossais depuis 2013. Au cours de ces moments, l’apparente liberté que laisserait l’absence d’une langue standard, et qui résulterait d’une vision ouverte de la diversité linguistique, a bien laissé voir que certaines formes de cette diversité étaient moins légitimes que d’autres, en fonction de qui les produisait.
    Référence:
    — Auroux, Sylvain. 1995. La Révolution Technologique de La Grammatisation. Paris: Mardaga.
  • 27 septembre 2016
    Exposé de Sékou Coulibaly (doctorant à Paris III, sous la direction d’I. Choi Jonin et de V. Vydrin) sur Le minyanka parlé dans le cercle de Bla : une description phonologique et morphosyntaxique
    Résumé :
    Mon sujet de thèse porte sur la description d’une langue parlée au sud-est du Mali appelée minyanka ou mamara. Selon les estimations de la SIL (Société Internationale de Linguistique), le nombre de locuteurs du minyanka s’élevait à 738 000 dans les années 2000. C’est une langue sénoufo appartenant au phylum Niger-Congo. Comme la plupart des langues de tradition orale, le minyanka présente plusieurs variations qui se sont érigées en dialectes, et l’intercompréhension entre les locuteurs de certains dialectes est devenue quasi-impossible. Parmi cette multitude de dialectes, j’ai décidé de travailler pour ma thèse sur celui dont je suis locuteur natif, et qui est parlé dans le cercle de Bla (région de Ségou). Ce travail de recherche a nécessité un travail de terrain que j’ai effectué au Mali de fin décembre 2015 à fin mars 2016, et dont je voudrais rendre compte au LACITO au cours d’un exposé. J’y parlerai de la manière dont j’ai organisé mon terrain, des difficultés que j’ai rencontrées et des solutions que j’y ai apportées, et des résultats obtenus. Enfin, je parlerai de l’état d’avancement de mon travail de recherche.
  • 23 juin 2016
    Exposé de Emmanuelle Laurent (doctorante à l’INALCO, sous la dir. d’Isabelle Leblic et C. Capdeville-Zeng) sur Premier terrain anthropologique : rituels, parenté et transmission culturelle chez les Naxi (Lijiang et Wumu, Yunnan, Chine)
    Résumé :
    Les Naxi sont un groupe à tendance patrilinéaire de la région de Lijiang dans le Nord-ouest du Yunnan. Mes recherches de thèse portent sur leurs modes de transmission culturelle et processus identitaires dans la société chinoise contemporaine. J’ai enquêté de février à mai 2016 sur la transmission et le renouvellement de la culture naxi et dongba à travers la formation et le rôle des Dongba – spécialistes rituels naxi -, les rituels, au sein de la famille et dans la vie quotidienne. Je présenterai donc dans cet exposé le travail de terrain effectué dans le village de Wumu et dans la ville de Lijiang. Je présenterai les objectifs initiaux de ce travail, mon approche des communautés locales, les conditions et méthodes d’enquête sur le terrain et les difficultés rencontrées. J’évoquerai enfin la manière dont cette concrétisation de mes recherches sur le terrain a fait évoluer mon sujet de recherche.
  • 4 mai 2016
    Exposé d’Haley De Korne (doctorante à l’Univ. de Pennsylvanie) sur Au croisement de la linguistique et de l’éducation : Méthodologies de recherche, applications pédagogiques, enjeux politiques
    Résumé :
    Cet exposé présentera les bases conceptuelles et méthodologiques de la « linguistique éducationnelle », un domaine de recherche interdisciplinaire au croisement de la linguistique, de l’éducation, et de l’anthropologie. À partir d’exemples tirés de séjours de terrain aux États-Unis, au Mexique, et aux Philippines, je présenterai certaines des approches méthodologiques pratiquées dans ce domaine – notamment l’ethnographie de la communication, la quasi-expérimentation, et la recherche-action. J’examinerai aussi quelques-uns des problèmes émergents dans ce domaine. Enfin, je discuterai des possibles objectifs sociétaux, tels que des applications pédagogiques et politiques ; et montrerai comment les travaux des chercheur(e)s linguistes peuvent tantôt faciliter, tantôt compliquer leur engagement dans ces dynamiques sociales et éducationnelles.
  • 30 mars 2016
    Exposé de Cristian Pădure (doctorant au Lacito) sur Premier terrain sur le romani parlé dans l’état de Veracruz, Mexique (février 2016) :​ Étude de la variation copule/clitique
    Résumé :
    Ma thèse porte sur ​la variation {copule / clitique sujet} en romani du Mexique​, un phénomène développé ​sous l’influence du contraste ser/estar de l’espagnol​ ​(cf. Adamou 2013​ ​pour le romani d’Oaxaca).​ Mon travail consiste à étudier ce phénomène en romani de l’état de Veracruz, dans une approche quantitative. ​Lors de cet exposé, ​je présenterai mon premier terrain en février 2016, les objectifs ​de ​recueil de données, les difficultés que j’ai rencontrées, et les solutions que j’ai trouvées.
  • 22 février 2016
    Exposé de Miriam Ortiz (doctorante au Lacito) sur Le mazahua, langue otopame du Mexique
    Résumé :
    Le mazahua est une langue qui appartient à la famille oto-mangue, et plus particulièrement apparentée au sous-groupe otopame dans lequel on trouve notamment l’otomi, le matlazinca, l’ocuilteco, le pame et le chichimeco. Le mazahua est parlé dans trois régions du centre du Mexique et c’est dans l’état de Mexico que l’on trouve la plus forte concentration de locuteurs de cette langue. Mon exposé portera sur mon premier travail de terrain réalisé l’année dernière à San José del Rincón. Je décrirai la façon dont j’ai trouvé mes locuteurs, les contacts que j’ai noués avec les spécialistes qui travaillent avec cette communauté. Je retracerai le contexte social, linguistique et culturel de la zone mazahua et présenterai quelques données de la langue. Enfin, je ferai le point sur mon travail d’analyse.
  • 21 janvier 2016
    Exposé de Bruno Hérin (INALCO) sur Le domari, langue des Gitans du Proche-Orient
    Résumé :
    Les langues minoritaires de « l’Ancien Monde », quoique souvent en danger, sont généralement bien connues des linguistes, et cela depuis parfois quelques centaines d’années. Le domari fait partie de celles dont l’existence a été découverte assez tardivement (19e siècle). Bien que cela fasse plus d’un siècle, il apparaît que cette langue compte sans aucun doute parmi les moins documentées et les moins connues de l’aire méditerranéenne – au point que certains chercheurs la considèrent toujours comme un dialecte du romani. Je retracerai dans cette exposé les conditions qui m’ont conduit à m’intéresser à cette langue en 2009, puis qui m’a conduit, en 2015, à lancer le projet de documentation d’une de ses variétés les plus en danger : celle de Beyrouth. J’évoquerai les difficultés particulières de travail dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, et au sein d’une communauté dont il ne serait pas abusif de dire qu’elle est la plus marginalisée au Proche et Moyen Orient.
  • 15 octobre 2015
    Exposé de Evangelia Adamou sur Travail de terrain sur l​a langue ixcatèque (Mexique, sept​embre ​2015 )​: Contexte, questions de recherche, méthodes
    Sous forme de diaporama.
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